Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 179]

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OBSERVATIONS GIOLOGIQIYES

vue je les aie considérés comme tels, j'ai longteins hésité à prononcer définitivement. Ils présentent communément l'aspect d'une roche glanduleuse ou d'un calcaire tacheté ; ils sont schisteux, renferment .beaucoup de parties fibreuses de la nature du talc , alternent souvent avec des schistes argilo-calcaires traversés de filons blancs calcaires parallèles fibreux, que nous désig,nerons sous le nom . de schistes rubanés. .Mais en considérant que les parties glanduleuses ou les noyaux calcaires sent compactes,

et la pâte grenue, comme dans le marbre de Villette , que leur contexture n'a aucun rap-

port avec celle des substances formées par concrétion ou par cristallisation , que ces noyaux sont coupés, délitons qui ne se prolongent point

dans la pâte,, .que ces noyaux ne renferment

point connu elle de parties talquenses , et ont

d'ailleurs un aspect tout différent , que leur

forme est absolument celle des fragmens d'un poudingue, que dans les surfaces exposées à l'air on observedes cavités arrondies ou anguleuses produites, par la destruction des noyaux qui les remplissaient, et présentant la forme des fragmens dans les poudingues , qu'enfin l'on parvient quelquefois à extraire de ces noyaux et qu'ils ressemblent à des galets roulés par les torrens , il n'est plus permis de douter que ces roches ne soient de véritables poudingues analogues à celui désigné sous le nom de marbre de F7llette. Ce même poudingue calcaire se rencontre, avec les mêmes caractères , auprès de Moutiers., en remontant. L'Isère,

FAITES DANS LES ALPES.

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Mais la détermination de la structure aréna-

cée de cette roche conduit à reconnaître un grand nombre d'autres poudingues parmi, les

calcaires de la Tarentaise.

Le rocher de la Madelaine , qui ferme au Nord - Ouest le bassin où est situé la ville de Moutiers, est composé d'un calcaire grenu grisâtre, alternant avec des schistes rubanés, semblables à ceux de Villette , et dans lesquels cette structure singulière est mieux caractérisée; aussi c'est -en cet endroit qu'on a recueilli les échan-

tillons les plus curieux, et ils étaient désignés sous le nom de schistes de la Madelaine (1.). Parmi ces calcaires grenus il y en a plusieurs qui présentent assez distinctement la structure (i) C'est ici le lieu de dire un mot sur la disposition extraordinaire que présentent ces schistes rubannés. Les surfaces de leurs feuillets sont fibreuses ; les filons blancs les traversent perpendiculairement dans toute leur épaisseur ; leur direction est également perpendiculaire à la direction - fibreuse des schistes ; ces filons sont parallèles entre eux et très-rapprochés, souvent à deux centimètres de distance; leur largeur dans les schistes de la Madeleine ne va jamais au-delà de 4 à 5 millimètres ; leur niasse est un calcaire fibreux blanc , dont les fibres sont dirigés comme les fibres du schiste. Mais ce qui est très-remarquable , c'est que ces filons ne traversent jamais les couches ou feuillets de calcaire grenu ou de poudingue calcaire qui sépare les feuillets des schistes. On peut compter quelquefois dans Pépaisseur d'un décimètre jusqu'à six couches différentes alternativement de calcaire ct de schiste. Tous les schistes sont coupés par les filons blancs parallèles , et aucun calcaire n'en présente les plus faibles traces. On peut supposer que lors de ta formation de ces roches, ily eut lin retrait dans les schistes argilo-calcaires , et qu'il