Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 181]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

FAITES DANS' LÈS ALPES.

34

OBSERVATIONS G- °LOGIQUES

distingue très - bien leur forme, tantôt angu-

leuse, tantôt arrondie, qui est celle des frag mens d'un poudingue. En réunissant tous ces caractères, et sur-tout l'existence au milieu de ces roches comme au milieu des poudingues schisteux de Villette, ce schiste rubané dont la structure est un accident rare il est impossible de ne pas regarder toutes ces roches comme appartenant à la même formation , et dès-lors il est difficile , en raison

de toutes ces analogies, de ne pas décider que les roches dont nous venons de parler ne soient également des poudingues. Ils a.lternent aussi avec des bancs de calcaire grenu.

On trouve auprès de Pesey des blocs cal-

caires isolés , dont la surface décomposée pré-

sente le même aspect que les roches de Moutiers que nous venons de citer. Le même caractère s'observe dans beaucoup de galets calcaires des vallées de Bozel et de Saint-Jean-de-Belle-

ville': on n'a pas encore observé en place ces poudingues, mais à Pesey ils se trouvent sur les flancs d'une montagne dont les bancs calcaires , tantôt grenus , tantôt compactes , sont entrecoupés de couches du même schiste ru-

bané de Villette et de la Madelaine. Il est

Ils sont quelquefois fétides.

donc au moins probable que dans cet endroit, comme partout ailleurs , ces poudingues alternent avec le calcaire grenu qui constitue les montagnes de cette contrée , dont la stratification a toujours, comme on l'a dit, une direction constante. 15. Plusieurs calcaires grenus de la Tarentaise sont fétides et donnent l'odeur particulière' aux hydrosulfures alk.alins.CetteprOprié té, qu'on

349

doit naturellement attribuer à la décomposition de quelque matière sulfureuse, pourrait absolument appartenir à des roches primitives qui souvent renferment des pyrites. Cependant il est de fait que les calcaires fétides nous sont donnés gé-

néralement comme étant d'origine secondaire, etqu'ils sont assez ordinairement peu éloign és de quelque matière bitumineuse. D'après cela l'origine primitive attribuée à quelques autres pour-

rait être au moins contestée. Mais ici les caractères fétides se trouvent dans

le voisinage des houilles pyriteuses , à Saint-

Bon , dans la vallée de Bozel et au Petit- SaintBernard ; il est donc assez probable que c'est à ces houilles qu'on doit attribuer leur fétidité. Nous verrons d'ailleurs que le terrain qui renferme ces houilles alterne quelquefbis avec des Calcaires grenus.

1.6. Nous avons cité- plus haut du calcaire

compacte parmi les roches .de la Tarentaise :

est rare qu'on n'en trouve pas quelques

Ils alter

il ndent

blocs coinc; acc'tiier.e

dans les torrens ; il est vrai qu'ils sont peu nom-

breux en comparaison des calcaires grenus,

niais on en trouve des couehes en place en plusieurs endroits. On en a observé dans- le calcaire grenu de Moutiers, le même qui renferme des

bancs de poudingues calcaires. Il s'en trouve

auprès de Pesey, dans des calcaires semblables que nous avons décrits ; au Petit-Saint-Bernard, dans des calcaires grenus feuilletés ; au Bonhomme ; auprès de Saint-Bon et ailleurs. Dans ce dernier endroit j'ai observé un rocher dont une moitié était de calcaire compacte, et l'antre de calcaire très-grenu fétide : il n'y a donc aucun doute que le calcaire compacte ne