Journal des Mines (1807, volume 22) [Image 241]

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DE L'ACTION CHIMIQUE

donne de la potasse du côté négatif, et de l'acide sulfurique

du côté positif. Le muriate de chaux traité de même , éprouve une décomposition semblable. Enfin un siphon droit dont la courbure était trouée, afin de laisser échapper les gaz , et à travers les extrémités duquel on avait fait passer des fils de fer, a été rempli aux deux tiers d'un côté avec du muriate d'ammoniaque , de l'autre avec du sulfate de potasse , et les liqueurs ont été mises en contact par de l'eau distillée avec laquelle on a rempli le siphon. Quelque tems après la liqueur négative qui contenait le sulfate avait un excès de potasse et (l'ammoniaque ; la liqueur positive qui ne devait être que du muriate d' ammoniaque renfermait de plus de l'acide sulfurique et de l'oxyde de fer. Un siphon disposé comme le précédent , ayant été rempli d'un côté avec du muriate de chaux, et de l'autre avec de l'eau, -l'acide s'est trouvé au côté positif, et la chaux au côté négatif. De ces expériences, et de quelques autres déjà connues, MM. Hisinger et Berzelius ont tiré plusieurs conclusions, dont voici les principales. 1°. Lorsqu'une liqueur est traversée par un courant galvanique , ses principes se séparent de manière que les uns se rassemblent autour du pôle positif, et les autres autour du pôle négatif. 2.. Les principes qui se rassemblent autour d'un pôle ont entre eux une certaine analogie. Au côté négatif passent les corps combustibles , les alcalis , les terres ; au pôle positif, le gaz oxygène, les acides et les corps oxydés. MM. Hisinger et Berzelius annoncent que les sels métalliques , acides ou alcalins , ne sont pas décomposés par l'électricité de la même manière que les autres sels. Cette différence dépend sans doute de la faiblesse de leur pile ; car MM. Riffault

et Chompré (Ami. de Chim. , vol. 63) ont décomposé le nitrate de plomb de la même manière qu'un sel à base d'alcali , en se servant (l'une pile plus énergique. Placé au côté positif dans un tube de verre communiquant avec un second tube plein d'eau , au moyen d'un siphon également plein de ce liquide, son oxyde a quitté l'acide et a été se réduire dans le tube négatif. Les autres résultats de MM. Riffault et Chompré , sur la décomposition des

DU, FLUIDE GALVANIQUE;

473e sels à base d'alcali , confirment ceux que nous avons déjà. rapportés. Après cet exposé des Résultats Hisinger et Ber-, zelius , nous ferons connaitre ceuxdedeMM. M. Davy. Nous suivrons l'ordre qu'il a établi dans son excellent Mémoire, et nous prendrons pour guide la traduction de M. Berthollet,

qui se trouve dans le vol. 63 des Annales de Chimie. Des changemens produits sur l'eau par l'électricité.

Dès l'an 1800 , M. Davy avait reconnu que lorsqu'au, moyen de fils d'or , on fait passer un courant galvanique dans deux tubes de verre remplis d'eau distillée , et com-

muniquant par une substance animale ou végétale humide l'acide muriatique qui se manifeste dans le tube positif est fourni par cette même substance ; car en se servant , pour plusieurs expériences successives , des mêmes filamens de coton, et en les lavant après chacune avec une faible solution d'acide nitrique, l'eau où ils étaient reçus, quoiqu'elle éprouvât pendant long-tems une très-forte action , ne pro-

duisit sur la fin aucun effet sur la dissolution d'argent. M. Davy avait aussi reconnu que l'alcali qui se manifeste dans le tube négatif est la soude, et qu'il est fourni par le verre. Dans les cas, en effet , où il obtenait beau-.

coup de soude , le verre était sensiblement corrodé au point, de son contact avec le fil métallique , et lorsqu'il électrisait. l'eau dans des tubes d'agate, au moyen de fils de platine il n'obtenait plus aucune matière saline.

Malgré la certitude de ces résultats, M. Davy a fait de nouvelles recherches pour concilier les opinions diverses qu'on avait encore sur la production de l'acide muriatique. Il a pris deux petites coupes cylindriques d'âgate à peu près de la capacité d'un quart de pouce cube chacune , et après les avoir fait bouillir avec de l'eau distillée, il les a mises en Communication, d'après Wollaston , au moyen d'une amiante très-blanche et transparente qui avait été traitée de même. En les exposant par le moyen de deux fils de platine à l'action d'une pile de 15o paires, cuivre et zinc, de quatre pouces quarrés de surface, et rendue active par une dissolution d'alun , il a obtenu dans la coupe posi, tire de l'acide nitreux qui rougissait fortement le tournesol,., H 11 3