Journal des Mines (1807, volume 22) [Image 242]

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DEL'ACTION CHIMIQUE

mais qui ne troublait que très - légèrement la dissolution d'argent : l'eau de la coupe négative était un peu alcaline, même après une forte ébullition, et elle devait cette propriété à un peu de soude, dont la quantité était incompara, blement plus petite que celle qu'on aurait obtenue dans les mêmes circonstances en se servant de tubes de verre au lieu de coupes d'agate. En répétant la même expérience plusieurs fois de suite, la liqueur de la coupe positive troubla de moins en moins la dissolution d'argent ; et à la quatrième expérience , elle ne la troubla nullement, quoi, qu'elle fût acide , parce qu'elle ne contenait que de l'acide nitreux. L'alcali avait aussi diminué progressivement, mais il n'avait pas disparu complètement. En employant des cônes d'or il ne se forma que de l'acide nitreux dans le cône po,

s i tif , mais il se manifesta encore de l'alcali dans le cône négatif. Après l'ébullition, les effets alcalins étaient moins sensibles , attendit qu'il s'était dégagé un peu d'ammonia, que ; cependant l'évaporation fit voir qu'ils étaient dus en partie à de l'alcali fixe. L'alcalinité n'augmentant pas par l'action prolongée de la pile, quoique l'activité augmentât de plus en plus , M. Davy soupçonna l'eau dont il s'était servi d'avoir fourni la soude, et il fut bientôt convaincu de la réalité de cette cause. Ayant en effet évaporé lentement de cette eau dans un vase d'argent, il eut un petit résidu salin qui n'était point alcalin, mais qui, mis dans l'eau du cône d'or négatif, lui donna très-vite de fortes propriétés alcalines. Il redistilla alors son eau à une douce chaleur avec beaucoup de précautions, et en rélectrisant , comme il rayait fait précédemment, soit dans les cônes d'or ou dans les coupes d'agate , il n'obtint plus aucune trace d'alcali fixe. L'eau changeait très - légèrement la couleur de tournesol rougie par un acide , niais comme elle ne l'altérait plus après l'ébullition , il est naturel de penser que cet effet était dû à un peu d'ammoniaque. Ainsi tous les faits précédens prouvent que l'acide muriatique et la soude que l'on obtient dans quelques circonstances, ne sont point engendrés, mais développés des matières dont on fait usage. Les expériences suivantes viendront encore à Pappui de cette conclusion. Dans des tubes de cire, la matière alcaline est un mélange de soude et de potasse , et la matière acide un mélange des acides sulfurique , nitrique et muriatique. Dans les tubes

ELUIDE GA I.y.A,NIQUE.

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13p, résine il a paru à M. Davy que la matière alcaline 4tai4 pinçipalement composée de potasse.

On plaça un morceau de marbre de Carrare , d'à peu près un pouce, ayant une ouverture à son centre,,. dans

un creuset de platine, que l'on remplit eap, purifi'ée., jusqu'à la surface supérieure du cube : on remplit également sa cavité de cette eau ; le, creuset fut; électrisé positivement par une forte batterie voltaïque, et lé fil électrisé négativement fut introduit dans la cavité du cube. L'eau acquit bientôt le pouvoir d'affecter la couleur du curcuma, et l'on en obtint de l'alcali fixe et de la chaux , et cet effet eut lieu à plusieurs reprises 5 mais Palcali fixe alla en diminuant de quantité ; et après onze opérations , qui duraient de deux à trois heures chacune , il disparut entièrement, au lieu que la production de chaux resta uniforme. L'analyse démontra que le marbre de Carrare contenait un peu de soude. Il était possible que ce marbre eût été exposé récemment à l'eau de la mer ; mais un morceau de marbre grenu pris par M. Davy , sur un rocher d'une haute montagne, donna également de la soude par l'action de l'électricité négative. Un morceau de schiste argileux de Cornouaille , la serpentine du cap Lézard , et le granwake du nord de la province de Galle , traités de la même manière , donnèrent aussi de la soude. Enfin ayant fait passer un courant galvanique dans de l'eau pure renfermée dans les deux cônes d'or disposés comme il a été dit, il n'aperçut aucune trace d'alcali ; mais aussitôt qu'il eut mis un morceau de verre dans le cône négatif, l'eau devint alcaline en très-peu de teins; et par là il ajouta une nouvelle preuve à celles qu'il avait déjà données, que c'est principalement le verre qui porte la soude dans les expériences où on s'en sert. M. Davy a toujours trouvé au pôle positif un acide qui avait les propriétés de l'acide nitreux , et dont la quantité était d'autant plus considérable, que l'expérience avait duré plus long-tems. L'ammoniaque paraissait aussi être toujours formée en très - petite quantité au commencement 5, mais elle atteignait bientôt la limite où elle cessait de se forMer. Il était naturel d'expliquer la production de cet acide et de cet alcali, par la combinaison de l'oxygène et de Phydrogène de l'eau dans l'état naissant , avec l'azote qui est tenu en dissolution dans l'eau , et qui peut être remplacé

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