Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 126]

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PROCÉDÉS GÉNÉRAUX.

méthodique; du moins la note que nous citons ne le fait pas connaître : il y est dit seulement que cette eau « convient

qui risque le plus de lui nuire. La ville qui a tant fait pour embellir et assainir sa surface, voudra aussi abolir les fosses d'aisances qui souillent son sous-sol : la véritable salubrité n'est qu'a ce prix. Le point de vue pratique exige donc, selon nous, qu'on considère des eaux d'égout contenant, non la faible proportion d'impuretés qu'elles charrient aujourd'hui, mais la totalité des immondices qu'elles recevront plus tard. Or à ce moment, que vaudront les diverses méthodes expérimentées à Clichy? En ce qui concerne le colmatage, on est en droit de penser qu'il serait tout à fait impraticable. Les matières organiques abandonnées sur le sol humide y développeraient une putréfaction énergique, et l'on retrouverait à un plus haut degré les graves inconvénients qui se

« encore aux arrosages, mais qu'elle a laissé la majeure « partie de ses 'principes fertilisants au dépôt des bas« sins. »

On ne .peut que savoir gré à la ville de Paris d'avoir organisé des expériences qui, par le soin et la méthode qui y

président, seront dans tous les cas pour la science d'un haut intérêt; mais au point de vue de la solution pratique à intervenir, il ne nous semble pas que la question ait été posée sur son véritable terrain. En effet, les eaux d'égout sur lesquelles on expérimente aujourd'hui sont des eaux très-faiblement chargées d'impuretés , puisqu'un cinquième environ seulement des maisons y envoient leurs résidus ménagers et aucune les matières fécales (*). Or ce n'est point là, pensons-nous, l'état normal de l'avenir. Nonseulement, dans un temps peu éloigné, toutes les maisons devront, aux termes du décret de 1852, écouler directement leurs eaux ménagères aux égouts, mais en outre il nous paraît impossible que tôt ou tard elles n'y envoient pas aussi leurs matières fécales. Paris ne saurait rester en arrière de Londres et de Bruxelles, ni s'accommoder éternellement de ces pratiques barbares qui vont à l'encontre des lois naturelles, puisqu'au lieu d'éloigner promptement de l'homme tout ce qui offusque ses sens et compromet sa santé, elles retiennent au contraire dans son voisinage ce «hère à nous faire hésiter à appliquer le premier. Ce procédé consisterait dans l'emploi d'une matière chimique qui forme la u base de l'alun. ... Voilà les deux procédés au moyen desquels les eaux d'égout

peuvent être utilisées. L'un d'eux sera certainement appliqué par la ville de Paris ; je souhaiterais pour mon compte que ce fût le second, ce qui nous permettrait d'utiliser une force motrice que le premier emploierait, et dont nous pourrions nous (i servir utilement pour d'autres usages. » (*; Il y a trois mille maisons, peut-être, qui écoulent leurs eaux vannes aux égouts au moyen de tinettes filtrantes. (c

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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

produisaient sur les berges de la Tamise, alors que les égouts se déchargeaient au fleuve dans Londres même, et que les limons mis à découvert par la marée descendante

manquaient, en 1859, d'engendrer une épidémie. Même avec les eaux d'égout actuelles, nous avons peine à croire que le colmatage pût être conduit sur une grande échelle pendant les mois d'été. La culture maraîchère elle-même ne serait pas sans danger. Dans les intervalles des plantes se manifesterait une partie des inconvénients du colmatage : sur les places libres, en effet, il se forme autant de petits foyers d'infection, qui rendent cette sorte d'exploitation .fort désagréable pour les habitations voisines. Ce sont là précisément les motifs qui, enBelgique comme en Angleterre, ont fait donner hautement la préférence aux prairies permanentes sur tous les autres modes de culture. On a reconnu qu'une végétation compacte et sans solution de continuité est indispensable pour absorber les émanations partout où elles tendent à se produire. D'ailleurs, la culture maraîchère, fût-elle possible, n'offrirait qu'un débouché insuffisant: les eaux d'égout de Paris couvriraient une surface supérieure à celle qui est nécessaire pour alimenter la c,a-