Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 125]

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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

PROCÉDÉS GÉNÉRAUX.

l'aide des substances que nous avons indiquées, et qu'il a entrepris en 1865, de concert avec M. Léon Durand-Claye, frère du précédent, une série de recherches dans le laboratoire de M. Hervé Mangon, à l'École des ponts et chaussées. Ils en ont déduit qu'une dépense moyenne de Of , 0 2 de réactif devait procurer la clarification d'un mètre cube d'eau d'égout et fournir environ 2 kilogrammes de matière sèche, dont la valeur, calculée avec les prix élémentaires en usage dans le commerce des engrais, payerait une grande partie des frais de l'épuration. Quant au liquide décanté, « il est, disent-ils, en même temps désinfecté, et ne se trou-

été lui-même envisagé sous deux aspects : au point de vue de l'irrigation des plantes maraîchères et au point de vue

.« bic de nouveau qu'au bout de plusieurs jours (*) ». Telle est l'origine des intéressantes expériences de Clichy , organisées vers la fin de 1866. L'établissement est situé sur la rive droite de la Seine, près de l'embouchure du collecteur d'Asnière (Pl. XIII). Une pompe à vapeur puise journellement dans l'égout 5oo mètres cubes de liquide et les envoie à un champ d'essai de lhectare,,, o où on les distribue, soit dans les bassins pour le traitement chimique, soit clans

les bassins pour l'application agricole. Ce dernier mode a Nous avons reconnu, dit M. Le Chatelier, que le sulfate d'alumine ferrugineux, à la teneur de io pour 100 d'alumine « et 2 à 3 pour ioo d'oxyde de fer, fourni soit par la dissolution de la bauxite dans l'acide sulfurique, soit par les magmas rouges de Picardie, produisait une clarification complète et ra« pide des'eaux d'égout recueillies au collecteur d'Asnières; que le maximum d'effet était obtenu par l'emploi. pour 1 mètre cube d'eau d'égout, de i à 2 litres d'une dissolution au cinquième de ces matières, soit à la teneur de 20 grammes d'alumine par litre; que l'eau clarifiée était en même temps désinfectée, et ne se troublait de nouveau qu'au bout de plusieurs jours; que le dépôt contenait la totalité de l'acide phosphorique (*)

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et la moitié de l'azote existant dans l'eau impure; qu'enfin le dépôt ne s'infectait pas par l'exposition à l'air, et n'éprouvait pas la moindre déperdition d'azote. « L'épuration devait être obtenue par une dépense de réactif de 1nnume,3 à. 2cenumes,6 par mètre cube, fournissant environ 2 kilo-

grammes de matière sèche... »

des céréales. Ce n'est pas tout-à:fait, on s'en aperçoit, le point de vue des Anglais, puisque ceux-ci, sans repousser précisément aucune sorte de culture, s'attachent cependant tout particulièrement aux prairies permanentes, et, comme conséquence, ne s'arrêtent pas au colmatage,lequel, en effet, ne prend point naissance avec une végétation compacte et incessante. On trouvera à la Note p, que nous devons à l'obligeance de MM. Mille et Ernest Durand-Claye, le compte rendu des essais effectués pendant l'année 1867. Ces ingénieurs concluent que les trois procédés sur lesquels ont porté leurs observations, savoir : l'épuration chimique, le colmatage et l'arrosage sont également applicables et donnent tous les trois des résultats satisfaisants. « Le traitement au sulfate (Valumine, disent-ils, assure la désinfection de l'eau et donne en même temps un excellent terreau.... L'utilisation agricole directe assure la désinfection par la séparation de « l'eau noire (eau d'égout naturelle) en rigoles de dimensions restreintes. La nature se charge de faire la séparation en dépôt et eaux claires ; le dépôt se trouve mis en place de lui-même. L'eau noire convient à la fertilisation et au colmatage. » En résumé, ces expérimentateurs admettent les 3 méthodes, avec une préférence toutefois pour les deux dernières, colmatage et arrosage, « qui ont, disent-ils, sur « le traitement chimique l'avantage de supprimer le maniement et le transport des dépôts (*). » Quant à l'emploi de l'eau épurée, qui figurait également dans le programme, il ne paraît pas qu'on l'ait expérimenté d'une manière aussi (*) Le savant M. Dumas incline, au contraire, pour le traitement chimique, ainsi qu'il l'a exposé au Sénat, dans la séance du 12 avril 1867. Après avoir rappelé les études déjà faites en vue d'une application agricole, il continue ainsi : « Sur ces entrefaites, un in« génieur des mines fort habile (M. Le Chatelier) est venu nous « proposer un second procédé qui simplifierait la question de ma-