Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 124]

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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

PROCÉDÉS GÉNÉRAUX.

de dépôt, d'un système également économique, ils sont

longtemps exprimée par son auteur, que la solution adoptée

établis sur le principe des digues filtrantes de M. l'ingénieur

à Londres n'est pas actuellement applicable à Paris (*). L'emploi des eaux d'égout de la capitale, comme agent de fertilisation, ne pourrait, selon lui, se propager que trèslentement, tandis que la Seine ne saurait continuer à rece-

des mines Parrot (*). Le but des opérations est d'obtenir des liquides assez purs pour être, sans inconvénient, évacués aux cours d'eau, ou employés à des arrosages nonobstant le voisinage des habitations. L'engrais solide provenant du dépôt séché à l'air est mis lui-même à la disposition des cultivateurs. « Ce qui caractérise, dit M. Le Chatelier, ce procédé qui

n'exige aucune construction coûteuse, pour lequel il suffit d'endiguer quelques hectares de terre, c'est la facilité avec laquelle on peut faire varier les conditions de son application. On peut emprunter aux conduites d'a-

menée ou aux canaux d'épuration toutes les quantités d'eaux impures ou épurées, que la culture pourra utilement appliquer soit à des colmatages, soit à de simples arrosages. Le jour où la totalité (des eaux impures) viendrait à être utilisée on rendrait à la culture les surfaces occupées par les bassins, enrichies à un très-haut degré ,« par les- infiltrations de matières fertilisantes. Les eaux « peuvent être plus ou moins épurées suivant la saison ou l'état du fleuve ; l'addition des réactifs peut être limitée à ce qui serait strictement nécessaire pour faciliter un dépôt sommaire et en même temps pour le désinfecter. Rien ne s'oppose à ce que pendant les crues la défécation soit suspendue. La solution peut être immédiate et ne fait obstacle à l'adoption d'aucune autre combinaison ultérieure. C'est dans ces termes, ajoute M. Le Chatelier, -« que la question d'épuration a été posée pour le cas particulier de la ville de Paris. »

Le point de départ du procédé a été l'opinion, depuis Le sulfate de peroxyde de fer alumineux peut d'ailleurs rempla-

cer le sulfate d'alumine ferrugineux et réduire la dépense de

réactif. » (1 Annales des mines, 2e série, tomes IV et VIII.

voir dans son faible débit le torrent d'eau infecte que vomit incessamment le collecteur d'Asnières, et qui s'augmentera

bientôt de l'apport de la rive gauche. C'est sous l'empire de ces idées que M. LeChatelier, qui s'occupait d'ailleurs depuis longtemps des applications industrielles des sels d'alu-

mine, a conclu à la nécessité d'une épuration préalable, à (.) « La solution adoptée à Londres dit M. Le Chatelier, et dont plusieurs auteurs ont recommandé l'application à Paris, a pour « base ou pour condition nécessaire la possibilité d'évacuer l'excé-

dant des eaux infectées, c'est-à-dire que la culture ne pourra pas absorber, soit d'une façon permanente, soit à certaines époques de l'année. A Londres, cet excédant est évacué à une distance de 70 kilomètres sur une plage basse et déserte de la mer du Nord, où son déversement n'aura d'inconvénient d'aucune sorte et donnera, au contraire, l'occasion de conquérir sur la mer des terrains précieux pour l'agriculture. « Rien de pareil ne serait possible pour Paris. Il faudrait con-

duire les eaux à l'embouchure de la Seine ou à Dieppe, en franchissant un faîte élevé. La distance est de 250 kilomètres dans un cas, de i8o à 200 dans l'autre; la dépense serait énorme, et le littoral ne se présente pas dans des conditions favorables pour recevoir les dépôts; il est, en effet, formé d'un côté par des falaises escarpées, d'autre côté par les plages du Calvados où sont assis de nombreux établissements de bains de mer. » M. Le Chatelier insiste en outre sur ce point que cc ni la eonfi-

guration du sol autour de Paris, ni la constitution de la propriété et de la culture, ne se prêtent, comme autour de Londres, à l'emploi illimité des eaux d'égout. La grande culture a son siége sur les plateaux qui bordent la vallée de la Seine, et elle est généralement entre les mains de fermiers dont les baux sont à court terme, et qui manquent de capitaux ou de crédit la petite culture, qui occupe les terrains d'ailleurs peu étendus de la vallée, opère sur des terres morcelées à l'infini. « Par suite de cet état de choses, conclut Al. Le Chatelier, remploi des eaux d'égout de- la capitale, comme agent de fertilisa« tion, ne pourrait se propager que très-lentement. »