Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 48]

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GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.

GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.

étages du terrain crétacé, dans le département du Nord et dans les Ardennes, y retrouva, dès 1852, des rognons, dans la position de ceux que l'on exploitait en Angleterre, et, en même temps, en fit connaître à des niveaux supérieurs et jusque dans la craie blanche (*). En parlant de ces études, il convient de rappeler que c'est dans le laboratoire d'essais de l'École des mines que ces rognons furent reconnus, comme étant formés princi-

partie de la zone du terrain crétacé inférieur, figuré en vert sur cette carte. C'est ainsi qu'il arriva-, aidé de son collaborateur, à poursuivre la reconnaissance de gisements réguliers de chaux

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palement de phosphate, et que Dufrénoy signala immédiate-

ment le grand intérêt que présentait cette substance ("). M. Delanoue, ingénieur chimiste et M. Sens, ingénieur des mines, doivent être également cités, comme s'étant livrés, peu après, à des explorations dirigées dans le même but.

Dans ce gisement, comme dans plusieurs autres, le phosphate de chaux est mélangé de phosphate de fer, quelquefois en forte proportion ; néanmoins nous conser-

vons ici à ces divers mélanges le nom de chaux phosphatée.' Dès 1855; du phosphate de chaux était extrait à GrandPré (Ardennes) par M. Desailly. Vers cette époque, M. de Molon se mit à étudier la même question, conjointement avec M. Rousseau, ingénieur. civil, et il publia le résultat de ses recherches (***). Mettant à

profit les études faites tant en France qu'en Angleterre, qui avaient déjà révélé l'existence de certains niveaux de phosphates, et prenant en outre pour guide la carte géologique de France de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont qui rend des services de nature si variée, il explora une (.) Découverte du phosphate de chaux en France.--Annales des mines, 5` série, t. XI, p. 149. (") Dufrénoy, Traité de minéralogie, 2° édit., p. 398, 1856. Coniptes rendus de l'Académie des sciences, en commun avec M. Thurneissen (décembre i856), t.:XL[II, p. ic 78.

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phosphatée, dans un certain nombre de départements. Ces gisements se montrent dans le Boulonnais, puis s'éten-

dent, d'une manière à peu près continue, depuis le département des Ardennes, à travers ceux de la Meuse, de la Marne et de la Haute-Marne, jusque dans celui de l'Yonne, entre Novion-Porcien et Saint-Florentin, localités qui appartiennent respectivement au premier et au dernier de ces départements. La zone dépasse 5oo kilomètres. Les gisements susceptibles d'être exploités ont été trouvés à un même niveau, appartenant aux couches que les géologues désignent sous le nom de gault. Ceux qui ont été rencontrés à d'autres niveaux n'ont pas présenté, jusqu'à présent au moins, la même régularité, ni la même abondance. Les explorations que M. de Molon a faites dans les départements de l'Ouest, où se montrent aussi des couches inférieures à la craie blanche, particulièrement dans les dé-

partements du Calvados, de l'Orne et de la Sarthe, n'ont pas été fructueuses, comme dans l'est. Les nodules de phosphorite n'y ont été rencontrés qu'en petite quantité ; ce qui

s'explique par l'absence des couches des argiles du gault dans les affleurements qui ont été étudiés. Les couches avec rognons de phosphorite, .dont nous venons de mentionner le développement dans le nord-est, se retrouvent également dans le midi de la France. En 1861, M. Lory, professeur à la Faculté des sciences de Grenoble, en faisant l'étude approfondie de la géologie du Dauphiné, y rechercha l'existence de cette même phosphorite, et la reconnut en un assez grand nombre de localités des départements de l'Isère, de la Drôme et de la Savoie. Elle ne s'y trouve qu'en petite quantité, mais aussi à un niveau bien défini, dans une couche assez mince et à peu près continue,