Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 34]

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GÉOLOGIE. DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

LIMITES ET ASPECT DU TERRAIN CARBONIFÈRE DES ENVIRONS DE NOUMEA.

SES RELATIONS AVEC LE TERRAIN CARBONIFÈRE DU NORD DE 211.E.

Si d'un point un peu élevé de la presqu'île de Nouméa, où est bâtie la ville de ce nom, on regarde l'intérieur des terres, c'est-à-dire le nord, on aperçoit d'abord une série de collines mamelonnées, disposées sans ordre visible, réunies quelquefois par des. contre-forts; puis, en dernier plan, le rideau de hautes montagnes qui forment la grande chaîne éruptive, s'étendant du mont d'Or à Saint-Vincent, et dont la ligne de faîte, dirigée assez régulièrement nord 45° ouest et sud 45° est, est en moyenne à 600 mètres au-dessus du niveau de la mer ; quelques 'pics arrondis et effilés s'étendent cependant à des hauteurs considérables : tel est celui que l'on désigne sous le nom de dent Saint-Vincent, ayant 1,547 mètres. Les brises de mer qui. dans ces régions, viennent le plus

souvent de la partie sud se heurtent contre cette haute barrière; les courants d'air, chargés et saturés de vapeur d'eau, montent en glissant le long des pentes, arrivent avec. une certaine vitesse au sommet et s'écoulent ensuite librement ; mais, dans ce trajet, l'air subit une diminution de

température qui, d'après quelques expériences, paraît être de degré pour 15o mètres d'élévation ; alors les vapeurs se condensent et forment sur ces montagnes des nuages à peu près constants, au-dessus desquels apparaissent cependant presque toujours les sommets des pics les plus élevés. De cette réunion de circonstances résultent sur ces sommets des pluies journalières, qui forment de nombreux torrents, lesquels, pour se créer des lits, ont profondément échancré

GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

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les formations carbonifères ou celles qui leur sont associées; ces dernières roches, du mont d'Or à Saint-Vincent, forment une bande allongée de 5n milles environ de longueur, mais

'dont la largeur, très-variable du reste, ne donne pas une moyenne de plus de 5 à 4 milles. Les terrains carbonifères qui, à la Toutouta, paraissent réduits aux schistes feldspathiques, doivent cependant bientôt reparaître, car on les retrouve à Ouaraï formant encore des collines peu élevées sur le flanc des montagnes magnésiennes et sur les bords de la mer. La formation ici se compose principalement de grès rougeâtres.. de Au delà cl'Ouaraï, la côte occidentale défendue par

nombreux bancs madréporiques qui s'étendent du rivage à une certaine distance dans la mer, rendant l'atterrissage

impossible dans la plupart des cas et toujours très-dangereux; aussi toute cette côte, cl'Ouaraï à Koumac , étaitelle restée à peu près complétement inconnue aux Européens jusqu'en 1865, époque à laquelle on en commença l'hydrographie ; c'est alors que les circonstances m'amenèrent à poursuivre mes recherches de concert avec l'officier

de marine, M. Banaré, chargé de l'hydrographie de ces parages si peu connus , et que les naturels de cette côte inhospitalière purent surprendre, tuer et dévorer cinq des hommes qui faisaient partie de l'expédition. Depuis Koné jusqu'à l'extrémité nord-ouest de l'île, je n'ai retrouvé que les schistes feldspathiques, mais pas de terrain carbonifère proprement dit; le seul point où j'ai de nouveau rencontré ces formations est situé dans la vallée de Diahot ; mais elles-y sont peu développées. ROCHES COMPOSANT LE TERRAIN CARBONIFÈRE DE LA NOUVELLE,.

CALÉDONIE. -- ACE DE CE TERRAIN.

les flancs de ces montagnes..

La grande chaîne, ce sont des éruptions magnésiennes; à ses pieds, les collines sont les schistes feldspathiques et

Les roches associées au .charbon minéral en NouvelleCalédonie se composent essentiellement de schistes, de