Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 33]

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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

conservant néanmoins les formes ondulées que le mouvement lui avait fait prendre. La couleur qu'affectent ces schistes varie du gris au brun noirâtre ; ils ont été traversés par d'abondantes vapeurs métallifères qui se sont souvent déposées en un enduit noir bleuâtre sur la surface de tous les feuillets schisteux. Comme je l'ai dit, ces schistes sont découpés par des fissures de retrait ;quelquefois encore, comme on l'observe sur la route de Nouméa au pont des Français, les fissures de retrait deviennent de larges fentes, qui se sont postérieurement remplies de débris entassés. La fig. 5, PI. 1I, est la vue d'une tranchée de la route de Nouméa au Pont-desFrançais. A est la fente, BB sont les schistes feldspathiques, et ici nous sommes précisément en un point où leur structure sphéroïdale s'est le plus développée. Ces sphéroïdes, dont quelques-uns ont ici plus de i mètre de diamètre, sont composés de couches minces concentriques qui s'exfolient en se décomposant au contact de l'air. En ce point qui est

est tenace, à cassure compacte et blanche ; mais, à cause de la grande quantité de pyrites qu'il contient, il bleuit bientôt

au bord de la mer, le rivage est garni de ces sphéroïdes qui ont roulé les uns sur les autres, après avoir été débarrassés du ciment qui- les reliait. Les calottes extérieures en décomposition sont tendres et fragiles, mais l'intérieur est très-dur, très-tenace, bleuâtre, pyriteux et passe à un véritable porphyre euritique avec cristaux de feldspath orthose. Ici, comme dans un très-grand nombre de points, le porphyre lui-même a fait son apparition au milieu des schistes, et ceux-ci sont si bien transformés que souvent on a grand peine à s'apercevoir que l'on n'est plus en face de la roche sédimentaire, mais bien de la roche éruptive; la coupe fig. 6, Pl. II, nous en montre un bon exemple, je l'ai prise à Koé où on la voit sur la route qui conduit de l'habitation de M. Joubert à celle de M. Duboisé : A est un banc de porphyre euritique qui a im,5o environ de puissance; ce porphyre en B se décompose sur place; mais nous reviendrons plus tard sur ces roches plus récentes. Disons cependant ici que ce porphyre

fortement, et, par degrés insensibles, passe à la roche schisteuse sphéroïdale, fusible, que nous voyons en C. Une autre transformation remarquable des roches qui nous occupent est celle que l'on voit nettement à Nouméa dans le chemin qui, conduisant aux établissements de l'artillerie, a été taillé dans le flanc de la montagne qui borde, en ces points, lamer. Dans la fig. 7, Pl. II, les bancs a sont les schistes sphéroïdes ordinaires ; les bancs b offrent des sphéroïdes porphyriques ; dans les bancs c, les sphéroïdes s'allongent, envahissant le ciment qui tend à disparaître; mais ici la nature porphyrique du banc a subi un changement

important, car, en divers points, les cristaux et la pâte d'eurite sont remplacés par des noyaux accolés à angles. vifs, qui sont de véritables brèches ; ces nids de brèches ou

bréchiformes augmentent au contact du banc d, et enfin en d, sont devenus un véritable banc de brèches calcaires, dont les formations, souvent puissantes au milieu des terrains carbonifères, nous occuperont plus tard. Dans les Vosges, le porphyre brun donne aussi l'exemple du passage d'un porphyre à une brèche. Position relative des schistes feldspathiques.- Ces schistes, comme je l'ai dit, se rencontrent toujours à la base des ter-. rains carbonifères. La fig. 8, PI. II, est une coupe prise aux environs de l'habitation de M. Joubert àKoutio-Kouéta, c'est. un chemin qui a découvert ces affleurements charbonneux sur une hauteur de 2 mètres environ ; les inclinaisons sont. à peu près verticales. Les trois bancs b, d, [sont composés d'un combustible pulvérulent très-impur, reposant sur des

schistes de couleur violette ou grise, qui paraît leur être survenue après la perte des matières bitumineuses qui les. coloraient en noir, sous les influences calorifiques auxquelles, ce système a été soumis, comme nous le verrons, au voisinage des éruptions de porphyres.