Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 35]

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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

grès et de porphyres, et, ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que ces roches elles-mêmes offrent une très-grande ressemblance avec celles qui, en Europe, caractérisent le terrain carbonifère proprement dit ; ainsi là, comme dans nos terrains houillers, nous avons des grès feldspathiques, l'euritine et le porphyre euritique, enfin les schistes et le

position ; ces schistes à leur partie supérieure étaient trèscoquillers et surmontés des schistes carbonifères avec un peu de charbon minéral ; or, l'inspection de ces fossiles, faite par M. le vicomte d'Archiac, les fit placer dans le Lias et ce qui vient corrober ce fait fut la présence au milieu d'un des bancs charbonneux de deux espèces de nucules, dont l'une est identique à la nucula hameri du Lias supérieur. Les schistes (*) coquilliers se rencontrent à Koé, en remontant la petite rivière d'Houa-Ourou, qui traverse la propriété de M. Pascal ; quant aux nucules, elles sont aussi à Koé, mais dans la couche d'anthracite que le Gouvernement fit explorer en 1862 et 1865. Énumération des fossiles du schiste feldspathique. M. »mier avait bien voulu se charger d'examiner quelques-uns des fossiles de la Nouvelle-Calédonie ; en brisant les schistes de Houa-Ourou, pour dégager les individus et

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charbon. Mais ces ressemblances pétrologiques fréquentes ne sont

amais regardées comme décisives; les échantillons de plantes fossiles et de mollusques furent examinés, les premiers par M. Brongniart, les seconds par M. le vicomte 1

d'Archiac. 11

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Opinion de M. Brongniart et de M. d' Archiac. Les plantes se composent de fragments de tiges et de pétioles aplatis par la compression et sont à peu près indéterminables, néanmoins on peut dire qu'elles offrent beaucoup d'analogie avec ceux, très-mal conservés aussi, que l'on rencontre au milieu des anthracites de la Mayenne et qui ont. été classés dans l'étage du dévonien supérieur. Cette opinion de M. Brongniart cadrerait avec celle du docteur Clarke, qui m'écrivait que ces plantes de la houille calédonienne ne sont probablement pas de l'âge de celles de la houille de la Nouvelle-Galles du sud; mais que, se trouvant associées aux mêmes roches qui, à Bingera, ont été démontrées dévoniennes, roches, dans ce point, aussi accompagnées de couches de charbon, il était présumable que la houille calédonienne était de l'étage dévonien. Des études stratigraphiques sûres auraient bientôt éclairci cette question, mais elles sont difficiles dans ces pays bou-

leversés dans tous les sens par des soulèvements divers ; cependant, en un point je pus rencontrer, à stratification discordante, au-dessus des brèches et poudingues dévoniens (?) de Nouméa, des schistes fusibles, feldspathiques, ferrugineux, noduleux et très-semblables à ceux que nous avons décrits, quoique se montrant ici plus jeunes par leur

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avoir de meilleurs types, il découvrit plusieurs espèces nouvelles et voici la description qu'il en fait « Ces schistes renferment une grande quantité de mol« lusques qui sont en général très-comprimés et dont il est bien difficile de voir nettement les caractères ; cependant, en brisant une certaine quantité de la roche on arrive « à se procurer des échantillons qui permettent une étude exacte et j'ai pu y reconnaître 5 espèces infraliasiques i° Une huître que je rapporte à l'Ostrea Sublamellosa « de Bunker. 20 Une petite coquille bivalve peu allongée, ressemblant « superficiellement à une Astarte et au Teniadon Précursor, de l'Infralias, mais n'appartenant à aucun de ces deux

genres.

« En étudiant la charnière au moyen de contre-em« preintes j'ai pu reconnaître deux dents latérales et m'as(*) Ces schistes sont fusibles en vert presque transparent.