Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 258]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈLIE A VAPEUR.

EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR.

que la chaudière se fut vidée, l'évaporation s'accéléra ra-

fliinution de pression, circonstances qui ont détruit subite-

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pidement dans les bouilleurs exposés dans une grande partie

ment l'état sphéroïdal de l'eau. Une grande quantité de

de leur surface à l'action directe des flammes ; celui de gauche, soit par le fait d'une plus grande conductibilité. du métal, soit par l'existence sous la première tôle d'une surépaisseur (*) de la couche de houille, s'est vidé le premier, et la tôle a rougi surtout dans la partie qui s'est dé-

vapeur se produisant tout à coup, le bouilleur a cédé facilement dans sa partie rougie où la ténacité du métal était .bien diminuée ; il s'est alors ouvert suivant une ligne de

chirée, partie correspondant à l'endroit où les flammes s'infléchissent vers l'autel et forment ainsi contre le bouilleur une sorte de dard de chalumeau. S'il avait pu être prouvé

donné lieu à une première détonation et à un jet de vapeur humide, qui ricochant sur l'autre bouilleur est venu atteindre 'Lambert en avant du foyer et l'a rejeté dans l'angle A de

qu'au moment où Lambert avait vu la pression baisser il

la fosse d'avant-foyer. Presque aussitôt s'est produit le

était en train d'alimenter, l'explosion eût été la conséquence naturelle de cette introduction d'eau froide ; mais devant la dénégation de Lambert à ce sujet, un instant avant l'explosion, nous ne voyons que l'hypothèse suivante pour expliquer la rupture du bouilleur. Quelques minutes auparavant,.

rabattement d'une certaine partie' de tôle et une deuxième -détonation se faisait entendre ; en même temps que l'ébran-

l'ouvrier Douchet avait, dans une bonne intention, mis la

plus grande fatigue de la tôle, qui était en même temps celle

de moindre résistance, et cette déchirure du bouilleur a

lement de l'air causait divers dégâts dans la toiture et le massif de la chaudière (1.

Conclusions. En résumé, les faits mentionnés dans ce

pompe en marche, et Lambert venait ensuite arrêter le jeu de

riipport nous amènent aux conclusions suivantes

la pompe. A ce moment le bouilleur de gauche était sans doute vide ; l'eau ainsi introduite au contact d'un métal très-fortement chauffé aurait pris l'état sphéroïdal. La prise de vapeur continuant alors que celle-ci n'était plus pro-

i° Le sieur Tailliez a contrevenu aux art. 5, 6 et 9 du décret impérial du 2 5 janvier 1865, sans que ladite contravention ait occasionné l'accident du 13 septembre. 20 L'explosion du bouilleur était due à un défaut prolongé d'alimentation par suite de la négligence du chauffeur Lambert, et ce dernier a péri victime de l'incurie avec laquelle il avait volontairement paralysé le jeu du sifilet d'alarme.

duite en quantité suffisante, la pression a rapidement baissé. Il est d'ailleurs permis de supposer qu'en descendant dans

l'avant-foyer, Lambert voulait examiner son feu et aura ouvert les portes du foyer. il a pu suffire du contact de l'air froid sur la tôle rougie pour amener un certain abaissement brusque de température, coïncidant avec une di(*) Cette surépaisseur sur le côté gauche de la grille s'observe souvent par la faute des chauffeurs qui dirigeant leur pelle de la main droite jettent le charbon vers la gauche et négligent ensuite d'égaliser la couche de combustible. Il est du reste remarquable (et c'est sans doute là une des raisons) que dans un grand nombre

de cas de rupture des bouilleurs, c'est celui de gauche qui se déchire dans la région du coup de feu.

(*) Pour les chaudières puissantes où le foyer est profond, il faut (si l'on ne veut s'exposer à avoir des clouures au-dessus de la grille)

donner une grande longueur à la première tôle enroulée suivant sa largeur, de telle sorte que les générateurs du cylindre sont parallèles à la direction du laminage et que la tôle travaille perpen,diculairement au sens du laminage.