Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 267]

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TERRAINS.

REVUE DE GÉOLOGIE.

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senberg; que, par conséquent, dans cette région, il n'y a pas, TERRAINS NE%0ZOÏQUES. TERRAIN ÉOCÈNE.

FRANCE. M. Raoul Tou r no u er (1) a démontré que la faune nummulitique de Bos d'Arros, signalée depuis longtemps aPau et à l'est de cette ville, puis reconnue dernièrement au port des Basques,

près de Biarritz, par M. Eugène J a c quot, se retrouve entre ces points extrêmes dans la vallée du gave de Pau, aux environs d'Orth ez.

entre les assises géologiques, de limites nettement définies, mais qu'elles passent progressivement les unes aux autres. ANHALT.

Le gîte de lignite de Latdorf (Anhalt) a été étudié par

M. d'Albert (i). Ce gîte forme un bassin entouré par le keuper et par le grès bigarré, et qui ne paraît se relier à aucun des bassins voisins. Ce serait une formation locale, qui aurait pris naissance dans une vallée large et marécageuse, et où plus tard la mer tertiaire aurait pénétré en y déposant les couches oligocènes. Cette mer

a même da être assez profonde, car on y trouve surtout les genres Fusus, Pleurotoma, Murex et Fasciolaria.

BAVIÈRE.

M. Schafhâutl, dans une publication sur la faune

des Alpes bavaroises, avait avancé qu'on trouve, clans les couches à nummulites do Kressenberg, un mélange d'espèces crétacées, jurassiques et tertiaires. Cette assertion n'est pas admise par M. Gü mb el (2); ce savant,

après avoir cherché à démontrer que le plus grand nombre des espèces citées comme preuves provenaient, non pas du Kressenberg, niais de localités différentes, et qu'il n'était permis c'en tirer aucune conclusion légitime, a déclaré que les couches crétacées voisines du Kressenberg ne contiennent aucune des nummulites si abondantes clans cette montagne; et il n'a pas hésité à affirmer que là où des espèces fossiles identiques se rencontrent, dans les Alpes ou ailleurs, elles sont au même niveau géologique. Les seuls fossiles des couches à nummulites du Kressenberg qui

aient un caractère crétacé appartiennent, d'après M. G üm b el,

aux couches tout à fait supérieures de la craie, c'est-à-dire à celles qui d'ordinaire touchent immédiatement le terrain tertiaire; or un pareil mélange à la limite de deux formations n'a rien qui puisse surprendre. Cependant M. Sc haf h iiutl (3) n'a pas accepté les rectifications de M. Gümbel. Reprenant un à un les fossiles qu'il avait cités, il a maintenu ses attributions d'espèces, et il a conclu en affirmant que les bélemnites se rencontrent dans le minerai de fer du Kressenberg ; que les véritables nummulites descendent jusque dans la craie, que les orbitolites commencent à la formation du Kres(I) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 1865. Neues Jahrb., 1865, 129. Nettes Jahrb , 1865, 769.

M. Par et o (2) a divisé en plusieurs étages le terrain ITALIE. éocène de l'Apennin septentrional. A la base, il distingue l'étage nicéen, développé dans le comté de

Nice et formé de calcaires noirâtres, de poudingues et de macignos; cet étage est caractérisé par les nummulites, et contient plus

de 362 espèces fossiles, dont lie, appartenant aux acéphales et aux gastéropodes, ont leurs représentants dans l'éocène parisien. Au-dessus vient l'étage ligurien, très-pauvre en fossiles, et con-

stitué par la grande masse du macigno : ce système, très-développé en Toscane, correspond au macigno du Lauzanier (BassesAlpes) et au flysch de la vallée de la Saane, en Suisse. Le dernier étage serait l'étage modénais, ou calcaire à fucoïdes, comprenant les argille scag liose, avec sel, sources de bitume et de gaz hydrogène carboné : quelques-unes de ces argiles passent au gabbro dans les environs de Conegliano, et elles sont souvent modifiées par le contact des ophiolithes. Le changement en argille scagliose des calcaires à fucoïdes se manifeste fréquemment le long d'une ligne dirigée N. N. E.S. S. O., qui commence près de Gènes et finit vers les vallées de Curone, de

la Staffera et du Tidone, sur le versant nord de l'Apennin. Cette ligne, jalonnée par des traces de grünstein, de serpentine, par

de la baryte et de la strontiane sulfatées, et par des sources salées, est presque parallèle à la direction du soulèvement principal des Alpes occidentales.

C'est à l'étage modénais que M. Pa reto termine le système (I) Zeit. d. d. G., XVII, 377. (2) Bulletin de la Société géologique, XXII, 210.