Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 216]

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PROCÉDÉ DE M. TRIGER.

FONDATIONS HYDRAULIQUES.

aussi venue lorsqu'il eut reconnu sa force expansive à l'aide de sa marmite; mais il y avait encore loin de là à l'invention de. M. Triger, qui a rendu pratique la conception de Papin de la manière suivante

Après avoir enfoncé un cylindre en tôle de diamètre et d'une vingtaine de mètres de longueur, formé de plusieurs anneaux superposés et rattachés les uns aux autres, M. Triger à surmonté ce cylindre d'un second cylindre de même diamètre, suffisamment haut pour que des hommes puissent s'y tenir debout, et fermé à sa base ainsi qu'à sa partie supérieure. Ce cylindre, auquel il a donné le nom d'écluse, de sas, ou de chambre à air, est muni de soupapes et de robinets disposés de telle sorte que l'air refoulé par une pompe mise en mouvement par une machine à vapeur puisse atteindre tantôt dans le premier cylindre, tantôt dans le second, la tension nécessaire pour faire équilibre à la pression atmosphérique augmentée du poids de la colonne d'eau correspondante à la profondeur à laquelle on se trouve. Au début de l'opération, lorsqu'il s'agit d'introduire dans l'appareil les ouvriers qui doivent fouiller le sol pour faire pénétrer le cylindre dans le terrain que l'on doit traverser, on manoeuvre les robinets de manière que la. pression soit la même à l'intérieur de l'écluse qu'au dehors. Les ouvriers étant entrés dans cette écluse, on refoule l'air dans le premier cylindre pour faire baisser peau jusqu'au niveau du sol sur lequel il repose; on équilibre ensuite les pressions des deux cylindres par une manoeuvre

convenable, la soupape qui ferme le trou d'homme s'abaisse et les ouvriers descendent. On les fait remonter en

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cet ingénieux procédé, mais le danger est-il aussi grand que quelques personnes le prétendent, et n'est-il pas possible et facile d'y remédier? C'est ce qu'affirme M. Triger dans le mémoire ci-joint. Il indique d'abord le moyen de prévenir les explosions qui sont toujours la cause des accidents les plus graves. L'appareil devant en raison de sa forme, de la nature et

de l'épaisseur de ses parois, ainsi que du mode d'assemblage des pièces, être capable de résister à une pression très-supérieure à celle sous laquelle il doit fonctionner, il convient de soumettre le sas monté à une pression d'épreuve, et de le munir de deux soupapes de sûreté. Il convient aussi de mettre le piston de la machine à va-

peur et celui de la pompe foulante dans un rapport de surface et de vitesse tel que le degré de compression de l'air soit limité par cela même.

Il faut enfin mettre l'appareil en communication avec trois manomètres placés, le premier près de la machine à vapeur, afin que le mécanicien qui la dirige l'ait constamment sous les yeux, le second dans le puits, pour que les ouvriers puissent se rendre compte de la pression à laquelle ils sont soumis, enfin le troisième à l'extérieur de l'écluse, en ayant soin de disposer ce dernier à air libre afin qu'il puisse au besoin fonctionner comme sifflet d'alarme et avertir le mécanicien dans le cas où, par une circonstance quelconque, le manomètre métallique qu'il a sous les yeux ne lui accuserait pas un excès de pression intérieure. Après le danger des explosions, celui auquel les ouvriers

sont le plus exposés provient d'un déséclusement trop

faisant les mêmes manoeuvres en sens inverse.

brusque.

On voit par cette courte description que les ouvriers travaillent sous une pression qui dépasse d'autant plus la pression atmosphérique que la profondeur du puits est plus grande. C'est là le seul inconvénient que présente

ils abusent généralemeut du robinet mis à leur disposition pour rentrer à l'air libre, et ne mettent souvent que quelques secondes pour se désécluser, c'est-à-dire pour

Toujours pressés de sortir après leur travail terminé,