Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 217]

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FftN DAT IONS H YDRAULIQUES.

PROCÉDÉ DE '111. TRIGER.

rétablir l'équilibre de pression entre l'air de l'intérieur du sas et l'air extérieur. Voulant obtenir un déséclusement moins brusque que celui auquel il attribuait les accidents ,qui devenaient plus fréquents à mesure,que .les :travaux devenaient plus pro-

lence, .et cependant le manomètre accusait une pression inférieure de ,plus d'une atmosphère à celle qui aurait été nécessaire pour faire équilibre au poids de la colonne d'eau extérieure. Ce jet d'eau continuait .aussi .longtemps que l'orifice inférieur du tuyau plongeait dans l'eau du puisard; il cessait aussitôt que l'eau s'abaissait .au-dessous de cet orifice, pour reprendre lorsqu'elle remontait au-dessus, et cette intermittence se reproduisait autant de fois que l'eau

fonds, M. Trigera Lit .remplacer le robinet simple de sortie par un robinet :à 'double boisseau, laissant toujours à l'ouvrier la faculté d'agir.à l'intérieur .pour .sortir, mais réglé

à ,l'extérieur par le surveillant ,des travaux 'de manière à à modérer féChappement de Pair et à empêcher une dilatation trop brusque. En fixant la durée du déséclusement à trois minutes, M. Triger a .déjà constaté une certaine amélioration; en portant cette :durée.à ,cinq minutes, le résultat a été encore plus frappant : .les :douleurs névralgiques des ouvriers ont disparu en grande partie, et .elles iont ,cessé complètement avec une durée de sept minutes. A partir de ce moment, M. .Triger :affirme qu'aucurrouvrier de ses chantiers ne s'est trouvé malade :en sortant de Eair :comprimé., quoiqu'il ait été:obligé de les faire travailler pendant plusieurs mois de suite sous des , pressions (nul de 25 à ;5o :mètres.

Cette seconde amélioration ,obtenue, M. Triger a continué ses observatIms et ses recherches pour .coinhattre les inconvénients-(que présente rune trop :grande compression, et 'cette fois c'est le 'hasard qui lui a fait découvrir mn fait dont il a tiré un très -heureux parti. Lors du percement de son premier puits, étant arrivé à une profondeur de plus de 25 mètres et obligé de descendre

encore, ce n'était .plus .qu'avec une extrême inquiétude qu'dil,soumettait ses ouvriers à une pression de 5 atmosphères 1/2 pour essayer de faire sortir l'eau de son _puisard par un tuyau de ,dégagement, lorsqu'uniouvrier , donna par maladresse un :coup de pic dans ce .tuyau!et.'y fit -.un

trou. Aussitôt l'eau, qui depuis quelque temps ne pouvait plus s'élever assez haut pour dégorger, jaillit avec. -744in-

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'descendait dans le puisard au-dessous de l'orifice pour remonter ensuite au-dessus par l'effet des filtrations. M. Triger parvenait donc ainsi à se débarasser de l'eau en l'élevant à une hauteur plus grande que celle correspondante à la pression exercée à sa surface. 'Ce 'fat >pour lui, comme il le dit, un véritable trait de lumière, 'et dès- ce moment il résolut de le mettre à profit pour ne ,plus exposer: ses ouvriers qu'à des pressions beaucoup moindres que celles qu'il avait considérées d'abord comme nécessaires.

M. Triger 1.esunie ainsi les perfectionnements qu'il a successivement apportés.à ses premiers essais Mettreles ouvriers à l'abri de toute explosion 2" Régler l'introduction de l'air dans le sas -et -sa sortie tIttsas de manière lfaire disparaître complétement les ;névralgies et tons :les autres accidents 'graves encore si fréquents a.-ujouril'hui 'sur la plupart des Chantiers.; 5' 'Équilibrer 'mathématiquement et d'une manière con-

stante la pression de l'air avec la résistance effective à 'vaincre, et n'exposer ainsi les 'ouvriers qu'à une pression d'air :beaucoup ,moindre- que celle qui semble exigée 'par le niveau des eaux extérieures, ou la profondeur du 'puits. M. Trigeri termine son m oire en émettant ravis que, pourremédier d'une .manière certaine ,aux ,accidents occa-

sionnés par l'emploi des appareils à air comprimé, il lui paraîtrait indispensable de soumettre ces appareils, avant leur mise en activité, non pas à un contrôle officiel, mais .à

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