Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 114]

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EMPLOI RÉGULIER DE LA CONTRE-VAPEUR

COMME FREIN.

« Peut-être même faudrait-il arriver à une combinaison qui fasse entrer à la base du tuyau d'échappement, de l'air frais ou de la vapeur venant de la chaudière, etc... Mais tout cela sera à voir plus

trie lettre du 17 février 1866, faisait conna,itre à M. Lechateher les résultats de cette deuxième série d'expériences, qui avait été plus favorable que la première, mais pas tout à fait satisfaisante. On y signalait notamment les dépenses de combustible et de graià-

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tard. « Pour le moment, il faut voir s'il y a quelque chose à obtenir du robinet de décharge de l'air refoulé..., sauf à rechercher plus tard les améliorations à apporter. » Le di septembre 1865, il était rendu compte à M. Lechatelier, des premières expériences faites sur sa demande et .qui avaient réussi, quant à la modération de lu marche des trains, ruais avaient donné lien a l'échauffement des cylindres et des tiroirs et à la détérioration des garnitures des presse-étoupes. On annonçait dans cette lettre qu'on allait entreprendre d'autres

expériences, en ayant recours à un filet de vapeur qui, introduit avec l'air dans les cylindres, les lubrifierait et éviterait le grippement des pièces. M. Lechatelier écrivait, le i9 septembre 1865 « Il faudrait faire arriver à la base du tuyau d'échappement un tuyau fermé par un robinet à la main du mécanicien, de petit dia-mètre, dans lequel la vapeur, étranglée à la sortie de la chaudière, se dilatera, se refroidira et se condensera en partie. « Les pistons, en aspirant pour refouler ensuite, trouveront dons le tuyau d'échappement un mélange d'air et de vapeur humide qui protablement ne fera plus gripper les pièces. « La quantité de vapeur pourrait même être tette que l'air n'entrée plus dans les cylindres et qu'il y eût constamment un échappement de vapeur par la cheminée: ce serait une sorte de machine à vapeur inverse. « Mais il est probable que la solution pratique est dans un mélange auquel les mécaniciens se feront promptement la main.

«Il serait difficile de faire rentrer de Pair frais; il faudrait pour cela avoir un registre au bas de chacune des branches du tuyau d'échappement; ces registres fermeraient habituellement mal et le tirage pourrait se trouver sérieusement gêné. D'ailleurs la compression de l'air frais déterminerait toujours une forte élévation de température dans les cylindres. « Au lieu de vapeur, on pourrait peut-être lancer un petit jet d'eau qui, en frappant la paroi du tuyau d'échappement se pulvériserait; il faudrait que cette eau fût très-propre, et ce serait une complication que de la prendre dans le tender. En -résumé, c'est une question à travailler et qui est en bonne voie. »

sage.

M. Lechateller répondait, le si février ,866 « Je crois vous avoir indiqué, dans MCI correspondance ante Heure, que c'était de l'eau ou de la vapeur qu'il faudrait prendre

dans la chaudière pour .rafraichir les cylindres. Je crois qu'un petit filet d'eau projeté par la pression avec violence, et venant frapper Une surface opposée, produirait une sorte de brouillard aqueux qui serait plus efficace que la vapeur et qui économiserait la graisse et le combustible. « En tous cas, je ne crois pas que le chiffre de 115 réaux que vous indiquez pour les dépenses soit un obstacle à l'application; c'est, en résumé, orio à ori5 par kilomètre à dépenser. Il reste à voir $i la dépense d'entretien des bandages, lorsqu'on descend avec lés freins, n'est pas plus importante que celle des consommations de la machine.))

La nouvelle série d'expériences qui suivit cette lettre conduisit à la solution définitive; le 27 février i866, nous écrivions à M. Des Orgeries, directeur de la compagnie, que nous remplacions le petit jet de vapeur par un plus abondant en faisant rentrer dans la chaudière une grande partie de la vapeur.

La lettre annonçait que l'installation serait peu coûteuse et ne donnerait lieu à aucune dépense supplémentaire de charbon ou d'huile. Le 3 mars, en accusant réception de cette lettre qui lui avait été communiquée, M. Lechatelier rappelait encore ses indications précédentes en ces termes « M. Ricour m'avait signalé l'inconvénient de l'introduction de l'air sec dans les cylindres qui produisait très-rapidentent le-grippement. Je lui avais alors conseillé de saturer l'air d'humidité par un jet d'eau dans le tuyau d'échappement par lequel se fait la m'en trée d'air dans la marche à contre-vapeur. » Le 8 mars, nous rendions compte des premières expériences dans le sens qui avait été indiqué par notre lettre du 27 février. Nous -

disions

La prise de vapeur se fait sur la boîte du régulateur, à l'aide « d'un robinet que le mécanicien manmuvre avec une tringle de « transmission, de la même manière que le robinet du souffleur. « La vapeur s'échappe dans un tuyau qui contourne la chaudière