Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 75]

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avaient consenti, d'après les avis du Conseil d'hygiène, à percer un puits nouveau de grande ouverture, afin de parer aux dangers

a de l'obstruction. Ce puits,' ayant un mètre de diamètre, a été creusé jusqu'à 20 mètres de profondeur ; il a été en outre prolongé par un nouveau forage sur o",55 de diamètre, jusqu'à une a nappe d'eau placée à près de 30 mètres en contre-bas du sol. « Ces moyens d'évacuation ont parfaitement réussi, pour la canapagne de 1857. Ils avaient 'convenablement fonctionné dès le a commencement de l'année 1858; mais deptiis quelque temps, des odeurs infectes se sont manifestées, des exhalaisons pestilen« tielles se sont répandues dans la ville et les environs de la fabrique, et ont soulevé un grand nombre de récriminations et de

plaintes devant lesquelles le Conseil ne pouvait rester indifa férent. « Bien que tous les puits soient encore en activité, ils paraissent

a actuellement se saturer très-promptement, et ils rejettent avec une violence extrême et en très-peu de temps, les liquides qu'ils ont été contraints d'absorber. « Ainsi, après avoir reçu pendant un ou deux jours, d'une nianière lente et régulière, une certaine quantité de vinasses, un petit puits se met tout à coup en mouvement, l'eau bouillonne à la surface de l'orifice, et bientôt on entend dans le sol des bruits sourds qui annoncent une éruption de liquide. Aussitôt, en effet, « on voit s'élever une gerbe de vinasses qui monte jusqu'à dix ou a douze mètres de hauteur, et qui dure environ une demi-heure. Les liquides ainsi projetés retombent en mousse très-épaisse sur le terrain, et le gaz sulfhydrique qui se dégage en très-grande abondance du puits, est emporté par le vent et vient se répandre a dans la ville. a Des odeurs fétides atteignent les quartiers les plus reculés, pénètrent dans les appartements dont elles rendent le séjour insupportable, vicient l'air, et soulèvent des plaintes dont la péti« tion ci-jointe et la lettre de M. le Principal du collége ne sont a que l'expression affaiblie, a Le Conseil d'hygiène a cru devoir se transporter sur les lieux « pour tâcher de trouver un remède à de si graves inconvénients. a Il lui a paru évident que le terrain dans lequel se perdent les via nasses se trouve complétement'saturé; que les liquides ainsi envoyés dans le sous .sol, renfermant beaucoup de matières fermentescibles, donnent naissance à une grande quantité de gaz, parmi lesquels domine l'acide sulfhydrique, et qu'a un certain moment, la pression de ces gaz devient tellement considérable, qu'elle pro -

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a jette le liquide superposé, et engendre le phénomène dont nous a avons donné plus haut la description. « Le Conseil a constaté cependant que MM. Dehollain et C'e s'é« taient rigoureusement soumis à toutes les prescriptions qui leur « ont été imposées. » NOTE k.

Nous extrayons les passages suivants du rapport de M. Mille à M. le

préfet de la Seine, sur les irrigations et les prairies à marcites du Milanais (i862).

« II reste la question la plus importante. Les résultats obtenus en Lombardie peuvent-ils se répéter en France? Les environs de a Paris peuvent-ils, comme la banlieue de Milan, avoir des marcites, des prairies d'hiver à végétation constante? Oui, pourvu « qu'il y ait ici la même volonté, la même persévérance. « Mais, dira-t-on, le soleil d'Italie nous manque et sans lui l'on a ne réussira pas. Il est curieux de remarquer que la seconde application en grand des eaux d'égout ait eu lieu à Édimbourg; elle (, y a produit des prairies qu'on coupe quatre et cinq fois par an, a et où l'herbe, abondante et précoce, est payée cher par les cour« risseurs. Notre climat de France vaut bien celui d'Écosse ; ainsi nous pouvons poursuivre. « A Paris, la Vettabia, c'est l'égout d'Asnières, qui roule à la « seconde, et aura plus tard «me à verser dans la rivière. Les lia guides, déjà clarifiés par les opérations qui précèdent l'émission en Seine, la récolte des fumiers flottants et le dragage des sables,

a les liquides sont plus troubles que ceux de Milan; il faudrait ajouter deux ou trois volumes d'eau pure pour les ramener à la a limpidité du modèle. La limite agricole de la dilution n'est donc « pas atteinte, et la difficulté toute mécanique consiste encore à soulever de grandes masses d'eau à bas prix. a Qu'on jette les yeux sur la carte hydrographique du bassin de la Seine, on remarquera qu'entre les confluents de la Marne et de « l'Oise, la rivière se promène, en longs serpents, dans une érosion a du calcaire grossier. L'ancien lit d'inondation, large d'environ io kilomètres, a été rempli en cailloux et en gravier, alluvions « si maigres et si peu fertiles qu'elles ne portent guère qu'une végétation forestière. Le bois de Boulogne, le bois du Vésinet, la a forêt de Saint-Germain couvrent successivement ces langues d'atterrissement. Si les champs de Gennevilliers font exception; TOME X, 1866.

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