Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 168]

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tépendant , quoique souvent en grOSSes masses, on y voit des formes paraIlélipipèdes , un peu cubiques et quelquefois uniformes ; et le plus grand nombre est de figure très-irrégulière mais op ne peut attribuer cette disposition qu'a la retraitequ'aura éprouvée la matière en se desséchant. On peut donc regarder ce 's masses comme de gros filons qui ont été formés par veines entre des roches tendres que l'on appelle gor ou roche pourrie , et que l'on doit regarder comme des roches mal composées : ce gor est formé de la même substance. Il

me semble que dans la formation de ces roches lorsque la pâte était dans un état de liquidité la cristallisation a fait un choix pour former ces

veines en repoussant les parties grossières que je regarde comme le magma ou le résidu de la cris-, taIlisation.

En examinant de près ces roches dures et en les comparant avec ce gor tendre, on voit que

les cristaux du granit sont très-purs et ont un peu de transparence, tandis qu'a peine voit-on des cristaux dans le gor qui est sale, terreux, opaque et friable au point de s'écraser sous les doigts. Ces gros filons sont saillans sur Je penchant des montagnes, parce que la partie mal composée ou le gor se détruit et abandonne ces gros blocs , qui quelquefois se détachent et roulent dans le bas des vallons. Il est donc impossible de déterminer, dans cette espèce de granit primitif, la forme des couc h es, leur étendue, leur inclinaison et leur rapport avec le corps de la montagne et de la chaîne dont elle fait partie : j'observe encore que quelquefois des blocs très-durs reposent sur des roches très-tendres, et que ce passage est très-fréquent et souvent trèsbrusque.

( 827 ) Il n'est guère plus aisé de déterminer la situa-,, tion des roches secondaires ; leurs divisions dans tous les sens sont bien plus multipliées. Quelques roches argileuses montrent des formes rhomboïdales et quarrées. Les gneis se divisent en feuillets assez

minces, et montrent des couches disposées en zigzag encore plus minces. Nos principales vallées sont tranvergaies et co-te peut la montagne à angle droit; elles ont été creusées dans ce sens par les rivières qui aboutissent à la Loire sur la même direction. Plusieurs branches de ces rivières ont un cours oblique dans la montagne et arrivent ainsi dans le corps de la rivière.

La Loire prend sa source au pied de la mon-

tagne du G erbier-de-Joux, p rès du Mezent,que l'on croit une des plus hautes montagnes de France. Ces deux élévations sont éloignées de 5 lieues du Puy en Velai. Tout ce pays a, été fortement volcanisé ; et la

Loire nous en fournit des preuves par le transport d'une quantité assez considérable de fragmens de basalte et de quelques scories noires qu'elle jette sur ses

bords. Elle entre dans la plaine du midi à SaintRambert, où elle commence à porter bateau. Après

avoir parcouru une gorge très-serrée et en partie volcanisée , elle suit sa route dans la plaine dé Montbrison , et arrive dans 'un autre encaissement de rochers qui tient à la chante transversale qui lie les deux grandes chaînes et sépare les deux plaines. Au sortir de cette gorge, qui peut avoir trois lieues cl"étendue , elle entre dans la plaine de Roanne.

Cette gorge est très-serrée, sur-tout dans le passage où est la digue de Pinay , et dans des rochers situés à Villeren , au lieu appelé le Perron , où est une chute d'eau de huit pieds , mais qui descend de roches en roches qui sont autant de bri,