Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 169]

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Èaris. Après avoir parcouru quatre lieues de plaine, elle quitte le Forez au-dessous criguerande pour

arroser le Bourbonnais d'un côté et le Charolais de l'autre. Dans ce trajet de vingt-cinq lieues , elle reCctit beaucoup de rivières à droite et à gauche: son Ipas., sin comprenant tout l'espace qui remonte jusqu'aux 'cimes des deux chaînes parallèles à son cours; ses accroissemens sont quelquefois très-forts ; on en a

éprouvé un à Roanne le 12 novembre 1790, qui

a porté ses eaux à 2:1 pieds et demi de hauteur. Cette inondation a causé des ravages affreux dans la coin-.

mune , dont elle a renversé beaucoup de maisons. Il avait tombé la veille vingt2deux lignes d'eau à Roanne ; et il avait plu quelques jours auparavant

de manière à ce que la terre fôt saturée d'eatt Mais les pluies avaient été bien plus abondantes dans le 'Velay, l'Auvergne et le Vivarais , à en

juger par l'élévation prodigieuse des rivières secon-

daires de ces. montagnes, comparées à celle des

nôtres , qui n'ont éprouvé que les grandes crues

ordinaires. On a rapporté dans le temps que des nuages entiers s'étaient fondus en grandes averses sur ces trois provinces. Dans, les crues ordinaires, sur - tout celles qtii sont occasionnées par les pluies d'orage, on peut juger, par la couleur de la vase rougeâtre, si elles viennent du Velay. Ses dépôts sont très - favorables à l'agriculture , lorsqu'elle les verse dans les endroits où elle n'a pas de mouvement. Elle entraîne un très-bon sable presque tout quartzeux et très-. bon pour les constructions. Il arrive quelquefois (Tite ses débactes de glace ne viennent pas toujours de suite. Le 5 janvier 1789, le thermomètre de Réaumur descendit à degté, et

( 8 29 ) au-dessous de o ; le 13 du même mois il y eut relâche, le thermomètre étant monté à 3 et audessus de o. Le lendemain, à six heures du matin, les glaces qui s'étaient formées au-dessus du pont de Roanne, coulèrent ; à dix heures du matin, celles qui s'étaient formées dans la gorge de trois lieues, partirent ; à deux heures après midi , on vit celles de la plaine de Montbrison, et à cinq heures celtes de la gorge au-dessus de Saint-Rambert et du Velay. Pendant ces différens passages, il y avait de petits

et

intervalles où la Loire était nette. Ce cours de glace était interrompu et arrêté par les gorges audessus de Villiers et de Pinay , et les étranglemens de la gorge au-dessus de Saint-Rambert : les glaces s'y accumulaient , et ne franchissaient le passage que lorsqu'elles étaient accablées par leur propre poids. On trouve, sur ses bords , des fragmens de basalte

qui ont de l'action sur l'aiguille aimantée , sur-tout ceux qui contiennent de petites aiguilles de schorI ; des scories noires à grands pores , et des pierres

noires que beaucoup de naturalistes regardent comme des basaltes, et qui sont des pétrosilex mais en les examinant avec attention , on voit que les angles des fragmens minces ont une demi-transparence; qu'elles n'ont aucune action sur l'aiguilie aimantée , à moins qu'elles ne contiennent du schorl ; que leur cassure est brillante et montre un

grain très-fin. Elles donnent un feu fort vif lorsqu'on les frappe avec le briquet elles se fondent il est vrai au feu sans addition, mais en un verre blanc

au contraire , les vraies laves de la Loire agissent toutes avec beaucoup de force sur l'aimant ; elles se fondent très-aisément en un verre noir ; elles ne Journal des Mines, Thermidor an V.