Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 166]

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n'entrent pour rien dans la constitution de ces montagnes ; ils ne sont que de petits dépôts de la

mer, ou plutôt des corps adventifs. J'ai observé avec attention quelques-unes de ces carrières calcaires , et j'en trouve de trois espèces, qui paraissent être formées à trois époques différentes. La première est la pierre jaune , bonne pour la taille et pour la chaux : elle contient beaucoup de coquillages ; c'est celle qui est le résidu des grands dépôts de la mer, et dont les bancs se prolongent fort loin. La seconde est une espèce de marbre grossier, quelquefois assez fin pour recevoir le poli, mais ayant souvent beaucoup de divisions et rendant

une odeur puante lorsqu'on le frotte. On n'y a rencontré jusqu'à présent que quelques fragmens d'entroques. C'est cette espèce qui a été trouvée dans les montagnes. La troisième espèce paraît être un tuf calcaire il est très-blanc , tendre, pulvérulent, divisé en trèspetits morceaux ; il paraît être un dépôt dont la

formation est bien postérieure aux autres. On n'y trouve que très-rarement de petits coquillages d'eau douce. Cette troisième espèce, ainsi que la: première , se trouve dans la plaine de Roanne. Les granits primitifs de nos montagnes ne montrent que très-rarement, dans leur composition , des parties de schorl; je n'en ai vu que quelques grains dans des morceaux que le C. Imbert de Montbrison a décduverts dans la haute montagne à Saint-

Bonnet-le-Courau. On trouve cependant sur leurs flancs, près de Cremeaux , de Saint-Just en Chevalet

et de Renaison, des roches assez considérables de schorl en inasse très-dur, pesant, traversé de quelques

veines de quartz, contenant quelquefois de petits

823 ) cristaux de horri-blende ; il est à-peu-près de même nature que les variolites de la -Durance , et je n'en ai trouvé qu'un qui dît des boutons un peu

approchans de ceux de la Durance. On voit encore, dans la même partie de montagne, des roches de corne, du trap pur, du porphyre à base de trap et des masses de quartz. Cette montagne est fort riche en mine de plomb , sur-tout depuis Cervière jusqu'à Villemontois. La chaîne orientale qui borde les deux plaines du Forez au levant, qui se réunit aux montagnes du Lyonnais et du Beaujolais , est composée de roches très- variées dans leur composition : on y voit très-peu de granit primitif aussi bien caractérisé que celui de la chaîne occidentale. Ces roches sont souvent argileuses, porphiritiques, quelquefois à base de trap. Il y en a beaucoup que l'on peut regarder comme espèces intermédiaires entre le vrai porphyre et le vrai granit. On y trouve quelques bancs de pierre calcaire et des carrières de houille. Ces fossiles ne sont éloignés de Roanne que de deux ou trois lieues, et guère plus de la montagne de Tarare. Les parties qui entourent les mines de Chessy et de Saint-Bel, où l'on exploite des masses de cuivre, montrent presque par-tout deS indices de pyrites de cuivre. Les plus hautes cimes

de cette chaîne vont à peine à la hauteur de celles de la Madeleine; elle se détourne au nord-est et va gagner le Charolais. La plaine du midi ou de Montbrison est arrosée par beaucoup de rivières qui descendent des montagnes ; elle contient une quantité prodigieuse d'étangs qui en rendent l'air très-mal-sain : tous les -habitans de cette plaine ont des obstructions et un

teint livide; on n'y voit pas des vieillards comme