Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 164]

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( 8i8 mer. Elle conserve ses neiges jusque vers le i

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sidor : elles y fondraient bien plus tard , si cette élévation était placée au centre d'un groupe de montagnes plus considérables ; mais n'ayant qu'environ huit lieues de base , et étant placée entre deux plaines très-basses , l'une dans l'Auvergne et l'autre dans le Forez, il est à présumer que cette position étant favorable , là chaleur de l'air des deux plaines doit réchauffer celui de la montagne. 1>,lous avons remarqué, dans le Forez , que ces dé-

placemens de l'air changeaient d'un moment à l'autre sa température. Lorsque les vents d'est et de sud-est soufflent, soit en été soit en hiver, nous

ressentons un froid assez vif: il est certain que Cette sensation est causée par l'air froid que le vent verse sur les plaines , du haut des Alpes, dont nous sommes éloignés de 30 à 40 lieues. J'observerai encore qu'il n'y a jamais de pluie dans la province

par ces vents serait - ce parce que l'humidité potissée par les vents qui vont se briser sur ces hautes montagnes , se crible en les surmontant , et

, se dépose avant leur trajet ! Le large et énorme groupe des Alpes peut opérer cet effet, puisque ce vent est presque toujours froid et sec ; il est même très-rare que les orages qui se forment par grains, subitement, et en tous pays, viennent -de ce côté. La cime de Pierre-sur-Haute domine une grande etendue de pays ; et on découvre de cette hauteur seize à dix-sept provinces. Elle produit une grande quantité de plantes alpines on y a trouvé plusieurs insectes qui n'étaient pas connus. Ses pâturages sont très-abondans et nourrissent une prodigieuse quantité de vaches ; il en sort beaucoup de sources. A cinq lieues au nord-ouest de celle-ci op vois

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Montonset , montagne moins élevée , mais qui domine tout le groupe de montagnes queentoure et dont on estime la hauteur à 8 5 o toises au-dessus du niveau de la mer. A trois lieues au nord-est de Montonset , se voient les trois pointes de la Madeleine, qu'on estime à 75 o toises de hauteur. Ces deux montagnes produisent quelques plantes alpines, mais en bien moindre quantité que Pierre-sur-Haute. Depuis les cimes de la Madeleine, la chaîne s'abaissant toujours , traverse la grande route de Lyon à Paris dans la commune de Saint-Martin, d'Estraux , sur une largeur de trois lieues de base, et finit par de petits monticules dans les communes de Liernol , du Donjon, de Neuilli , où commencent les grès, les carbonates calcaires, &c. Sa base diminue de largeur à mesure qu'elle approche du nord ; elle a de plus des diminutions locales dans les endroits où les rivières qui descendent des montagnes , entrent dans la plaine : il y en a qui ont produit de grands évasemens , telles que le Lignon , la rivière d'Aix et celle de Renaison. Cette base reprend de la largeur à Souternon ; et c'est près de cette commune que finit la plaine du midi , et qu'on entre dans la petite chaîne transversale , qui achève d'entourer de montagnes cette plaine.

Sur cette suite de grandes élévations placées entre deux plaines bien unies, celle d'Auvergne

et celle du Forez , les escarpemens sont bien marqués des deux côtés ; mais ils sont bien autrement prononcés sur la partie du Forez que sur celle d'Auvergne , sur-tout à Montbrison , qui est au bas de Pierre-sur-Haute , et à V illemontois , Saint.André et Renaison , qui sont au pied de la

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