Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 111]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

sot.

Nature du

( 714 )'" Le sol qui recouvre les bancs où se trouvent les cailloux , est en général d'une qualité médiocre; la surface en est sablonneuse , propre à Ta vigne ; les parties basses sont abreuvées d'eau

Position des bancs de cailloux.

et contiennent de belles prairies. Les cailloux propres à être taillés en pierres' à fusil , se trouvent par bancs horizontaux à la profondeur de 14 et demi à 16 mètres ( environ 45 à 5o pieds d'ancienne mesure ) dans une terre crayeuse et marneuse , molle et gélatineuse ; ils.

sont couverts d'une croûte de craie blanche -

manière

dont on les

exploite.

d'un, deux, jusqu'à trois centimètres d'épaisseur.

Les ouvriers caillouteurs sont rarement propriétaires ; mais ils s'associent cinq ou six et achètent le droit de fouiller sur environ un demi-arpent qu'ils payaient, vers le milieu de l'an 2 , 400 à

52o francs. Ils exploitent la couche de cailloux

propres à faire des pierres à fusil , par des excava-

tions horizontales, à la profondeur d'environ 16 mètres ( près de 5o pieds ) dans lesquelles ils descendent par plusieurs petits puits disposés en

gradins , que l'on appelle carrières, caves ou crocs. Ils commencent par creuser dans un terrain or-

dinairement sablonneux(p/.XX/H,fig., ri et 12), une large excavation à-peu-près ronde, de 13 à I 6 décimètres (4. à 5 pieds ) de profondeur : étant alors parvenus dans un terrain plus solide , ils ouvrent dans ce trou un puits de forme rectan-L gulaire , de 16 à 20 décimètres ( 5 à 6 pieds ) de longueur , sur 7 ( z pieds ) de largeur, et ils le creusent de 30 à 32 (9à Io pieds ) de profondeur. Ils font ensuite un second puits de pareille dimension , mais non à l'aplomb du premier ; pour cela ils pratiquent horizontalement , à la profondeur de 6 à 7 décimètres ( 2 pieds) sur toute la 4ongueur d'un des côtés longs du premier puits

( 715 ) une espèce de niche ceintrée : c'est à cet aplomb qu'ils foncent leur second puits , .de la même profondeur que le premier. Ils en creusent de même un troisième , puis un quatrième , s'il est nécessaire, pour parvenir au lit de cailloux propres à être taillés. Lorsqu'ils y sont arrivés , ils s'étendent horizontalement par des galeries très-basses,, où ils travaillent à genoux ; ils les disposent en rayons partant

du puits comme centre , et les prolongent autant ,que la lumière peut y brûler, le plus souvent sans ,s'embarrasser s'ils sont hors des limites du terrain où ils ont acquis le droit de fouiller ; ensuite ils font des ouvertures d'une galerie à l'autre , en laissant d'espace en espace quelques piliers pour soutenir le plafond. Ils sortent tous les cailloux avec beaucoup de célérité , en se les jetant de mains en mains sur Jes cinq ou six repos formés par le fond des puits, disposés en gradins. A l'égard de la terre, ils ne sortent que celle des premières galeries , et remplissent successivement les anciennes excavations .avec la terre des nouvelles. Ils ne travaillent dans les crocs que le matin ; puis

ils partagent les cailloux qu'ils ont sortis, en lots le plus égaux qu'il soit possible , les fendent , sur Ie bord méme du-trou , avec la masse , rejettent ceux qui n'ont pas une belle couleur , qui ont des taches blanches, ou qui contiennent de la craie au centre, ce qui arrive souvent ; ils lèvent des écailles sur les autres avec le marteau à deux pointes , laissent Tes grolles (i) avec les éclats sur le sol , et emportent (1) On appelle grolles les écailles épaisses qui portent de

34 croûte , et qui ne sont pas disposées à pouvoir être saisies iar"les. mâchoires du chien ; elles-servent à faire des pierres à briquet..

Manière de sortir les cailloux.