Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 112]

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Lorsque les cailloux sortent de terre, ils contiennent quelquefois trop d'humidité que l'on aperçoit en les fendant , et qui se rassemble au

-une boucanière , une grande 'nye , une petite fuye , une pie,rre à pistolet, &c. tz./c On distingue deux variétés de cailloux propres à faire des pierres à fusil, les uns blonds ;les autres -bruns. Les .blonds se trouvent dans les communes de Meunes , Noyers et Lye : ils sont d'une cou-

centre en gouttelettes ; l'on ne peut alors les tailler k>"'

ciseau, avec la roulette, et en forment un patet Qualités

des caillou,: blonds bruns.

et

leur égalé, et font bien du feu avec la batterie les bruns se tirent de la commune de Couffy .à une petite lieue de Meunes ; ils sont souvent ta-

chés de blanc, et on les regarde comme trop durs ; altérant en peu de temps la batterie. Les ouvriers de Meunes paraissent les plus habiles à tailler les pierres à fusil ; cependant il S ne,

Pierres à deux coups.

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les écailles dans leurs chaumières où aidés' de leurs femmes et de leurs enfans , ils les taillent sur le

sont pas sors de faire une pierre de telle ou telle forme: ce n'est que quand le copeau tombe, peuvent juger à quel usage il ,est propre. On 'en fait de dix ou donze façons différentes , et cependant il n'y en a que trois ou quatre qui conviennent aux armes de guerre. En levant dessus un caillou , à droite et à gut-

che , un copeau un peu incliné à sa surface l'écaille du milieu qui en sort se trouve quelquefois avoir deux biseaux opposés bien prononcés ; alors

on n'y forme pas de talon, on réserve les deux biseaux et on en "fait une pierre à deux mèches ou

comme il faut ; les caillouteurs les font sécher ,quelques heures , l'été au soleil:, l'hiver au feu mais lorsqu'ils ont été trop long-temps exposés au

soleil ou au grand air, tels que ceux que l'on trouve sur la terre , ils ne peuvent plus être taillé. Les marchands qui emmagasinent des pierres à fusil , ont soin de les tenir dans des lieux frais et fermés ( ). Les outils rapportés par le citoyen Salivet diffèrent peu, quant à la forme , de ceux décrits par le citoyen Doloinieu.

La masse est la même que celle fg, ï. Le marteau à deux pointes , fig. 8 , a la même forme ; mais il est plus long , plus gros , et pèse hectogrammes ( 4o onces ) tandis que celui fg, 2 pèse au plus s o hectogrammes. La roulette ,fig. 9 , est plus large, moins épaisse, amincie vers les bords, et ne pèse que 7 onces 21 décagrammes ) tandis que celle fig, j pèse jusqu'à s 2 onces ( 36 décagrammes ). Le ciseau en forme de fermoir , fig.

I o, est beau-

coup plus étroit que celuifig-. 4.

L'auteur prétend que l'on ne connaît qu'en France des cailloux propres à être taillés en pierres

.2s deux coups, ainsi nommée parce qu'un des biseaux

étant usé , on se sert de l'autre en retournant la pierre : elles sont ordinairement un peu minces

et souvent le biseau tourné du côté de la vis du chien , s'ébrèche et devient hors de service. On ne

s'en sert point dans les armées françaises ; mais elles sont fort recherchées par les Hollandais et les Espagnols.

(1 ) On ferait bien , sans doute , d'en user ainsi dans les dépôts par ti c ulier s , afin d'empêcher la trop grande dessiccation qu'elles acquièrent dans les lieux secs, qui , leur donnant une cassure

courte et écailleuse , rend leur tranchant plus obtus, et diminue leur faculté de détacher de la batterie les parcelles d'acier en s'enflammant , produisent 1:étincelle. (Net( du citoyer; GILLET.)

Degré (numidité nécessalre pour tailler les