Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 69]

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Collines assez élevées sont composées suivant lé compte que le citoyen Brongniart , ingé-

nieur, eh a rendu au conseil des mines le 3 pluviôse de l'an IV, de bancs alternes de pierre calcaire grisâtre et de schiste argilo-calcaire. Ces bancs sont presque verticaux vers le milieu des collines ; ils s'inclinent ensuite de plus en ;plus du sud au nord , à -mesure que la montagne s'abaisse vers le riord.:Ci;est entre les bancs et au milieu des schistes que la houille se trouve en bancs minces, qui suivent régulièrement la même inclinaison et la même direction que les bancs appareils de la montagne. Par-exemple, du côté de Dauphin elles sont presque verticales , tandis qu'auprès du petit hameau de Rollière , surfe bord du Largue, elles sont seulernent inclinées de quelques degrés sur le plan de Iliorizon, Dartne ajoute que la direction générale des bines est du levant au couchant , et que les couches de houille sont quelquefois interrompues par des sauts ou coupées par des espèces de failles, qui sont des bancs de marne ; les ouvriers les nomment. des nuds. La disposition verticale dé ta plus grande partie

des couchés de houille de cet arrondissement, 'facilitant leur exploitation, a dispensé les habitans de réfléchir sur les moyerià 'de perfectionner les procédés qu'ilsmettent .en preique ; et l'on peut dire que, sous ce rapport, cet avantage apparent leur tailse un réritable préjudice. En effet ils se' bon-tenu:à pratiquer des galeries dans le banc même de-houille ,rtiesure qu'ils l'exploitent; et comme ces ban-cseont cominunérrient que 4. à 5rdéciètres d'épesseilir

quelquefois moins (À :) '

(t) Darlac dit que pour 'qu'unf,,veine soit suscepefe,ere exploitée avec Tielque profit, il faut qu'elle ait au-moins ClUine Q4 seize cen'tiMètres d'épaisseur,

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résulte des galeries extrêmement étroites , où l'on ne pénètre qu'en se glissant de côté , encore avec

beaucoup de peine, et dans lesquelles la chaleur est forte et l'air mauvais. Il y a deux ouvriers par galerie. L'un détache la houille , qui n'est communément qu'en petits morceaux; l'autre la transporte au jour dans des cabas

de spart ou dans des sacs de toile qui en contiennent environ cinq myriagrammes. Ces sacs sont garnis en cuir pour résister au frottement des parois. Souvent des hommes faits auraient tant de peine à se

traîner dans ces travaux, que le transport de la houille est confié à des enfans, Le C." Brongniart observe qu'on pourrait au moins rendre ce travail

moins rude en réduisant la descente à un simple plan

incliné, sur lequel on pourrait traîner un chien ou

caisse roulante , ou même le faire avancer au moyen

d'un treuil , au lieu que la pente inégale et raboteuse ajoute beaucoup à la peine des ouvriers. On est souvent forcé d'étançonner les galeries

à cause du peu de solidité du schiste qui sert d'épaulement à la houille._

L'exploitation se fait, du moins dans les mines

que le citoyen Brongniart a visitées sur le territoire

de Dauphin , en descendant à mesure qu'on s'enfonce dans la montagne, jusqu'à ce que les eaux et les gas délétères s'opposent à la continuation des travaux. On ne fait point d'usage de machine hydraulique d'aucune espèce : on paraît persuadé que ces couches sont trop minces et trop peu productives pdur payer l'établissement de ces machines on se contente an plus d'évacuer les eaux avec de outres ou des barils. Darluc et Bernard parlent de canaux de décharge, qui, dans quelques mines de cet arrondissement , conduisent les

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