Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 70]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

633 )

( 631 ) eaux dans un ruisseau voisin. L'exploitation a lieu généralement pour le compte des propriétaires soit qu'ils reçoivent des ouvriers une partie déterminée de la houille en nature, ou qu'ils leur donnent part dans le prix qu'ils en retirent, ( Ordinairement la part des ouvriers est de moitié ou du tiers. )

Il est très-difficile de constater la quantité de houille qui s'extrait annuellement. Il faudrait d'abord connaître exactement le nombre des galeries en exploitation. Nous savons qu'il y en a sur le territoire de Manosque , au nord de cette ville, à l'est et à l'ouest du Mont-Espel , le long des ruisseaux de Paradis et de Vaiveranne mais nous ne savons pas combien. Le citoyen Bron9,-niart en a vu sept il y a deux an, dans la com-

mune de Dauphin. Suivant D arluc ii y en avait, en 178o , huit à Saint-Martin de Renacas ; il parie

d'une à Voix, que le citoyen Brongniart n'a plus trouvée en activité. Enfin, il y en a eu sur le territoire de Mane ; mais il y a près de vingt ans qu'on a cessé de les exploiter. Si nous en croyons un mémoire de l'intendant de Provence , le produit brut, vers. 78o,, ne s'élevait qu'a une valeur annuelle de 6 à 7000 francs pour tout l'arrondissement. Le citoyen Brongniart évalue à 2-5 myriagrammes la quantité que l'on retire communément par jour de chaque galerie. A la vérité les ouvriers ne travaillent qu'une petite partie de la journée. La principale cause de ce faible produit, après la petitesse des couches et ' la difficulté d'extraire les eaux, est le faible débouché de la houille qu'on retire cle.ces mines : elle ne se vend guère que dans les environs , ou tout au plus dans une partie du département de Vaucluse. Le passage incertain et

difficile de la Durance fait qu'il n'en va guère au midi de cette rivière.

La qualité de cette houille varie beaucoup suivant les différentes couches. Le citoyen Brongniart en a vu de bonne pour la forge, et dont en effet les maréchaux font usage ; mais il y en a aussi de pesante et terreuse qui n'est propre que pour la cuisson de la chaux , et que l'on emploie dans les nombreux fours à chaux de cet arrondissement. En général elle est en morceaux trop petits pour servir à la grille (t). Le prix de la houille variait il y a quinze ou vingt ans suivant sa qualité , depuis

9 sous jusqu'à 20 sous le quintal.

Ces mines, comme l'on voit , sont bonnes et nombreuses : ce qui leur manque le plus est un débouché assez étendu pour que l'on puisse faire, avec

avantage, les améliorations que leur exploitation

exige. On ne manquerait pas alors de trouver des moyens économiques dQ se débarrasser des eaux, soit par des galeries d'écoulement ou par des machines hydrauliques; au lieu que dans l'état actuel des choses, on n'a pu parvenir à s'enfoncer plus bas que le niveau

des vallons. On attaquerait alors les couches peu

inclinées que le citoyen Brongniart a observées près Roliière , et que les habitans négligent, parce qu'ils

ne pourraient les exploiter suivant leur méthode accoutumée. On s'est assuré , suivant le citoyen Bernard, que la houille deviendrait encore meilleure

dans la profondeur.

(1) Le citoyen Bernard, dans la description des mines de houille de la Provence , qui fait partie de son Mémoire- sur les avantages de l'emploi de la houille, qui a remporté en 1780 tin prix à l'académie de Marseille , dit que la meilleure houille provenant des mines du Leberon , ressemble beaucoup à tous égards à celle d'Alais, si ce n'est qu'elle est un peu moins brillante , a une odeur de soufre plus marquée, et qu'elle lui est en général inférieure, comme celle d'Alais elle-même l'est aux houilles de Valenciennes et de Saint-Etienne. Elle s'enflamme facilement,

eDien.e, e.,14