Explication de la carte géologique du département du Tarn par M. de Boucheporn, ingénieur des mines.- Paris : Imprimerie nationale, 1848. 114 p., 22 cm. [Image 160]

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de la caspienne où se sont déposés les calcaires à cérites et a nummulites et les mollasses d' eau douce . Or, premièrement la révolution terrestre dont nous parlons a dû produire un mouvement considérable dans ces eaux, et secondement leur fond nivelé, qui n'était traversé que par une seule direction de fractures, a dû laisser porter au loin les galets venus des pentes des Pyrénées ou des autres montagnes plus septentrionales. Si l'on admet ce mode de formation ( et nous croyons qu'il serait bien difficile d ' en trouver un autre rationnel) , il resterait à déterminer l'âge réel de ce terrain d'alluvion, que nul autre ne recouvre . Il a été généralement rangé dans la partie la plus récente de la série des époques . Des raisons tirées du creusement des vallées nous font penser qu 'il est, comme nous venons de le dire, plus ancien, et qu'il appartient au second étage tertiaire, non au troisième ni au quatrième'. La grande nappe d'alluvion se trouve en effet traversée par un grand nombre de vallées dirigées N .N.E . et E. N. E ., c'est-à-dire dont l'effondrement appartient aux deux dernières époques, tandis que, si ce terrain appartenait au plus récent de ces âges, à celui qui a immédiatement précédé le nôtre, il ne devrait avoir éprouvé aucun déchirement, si ce n'est dans la direction de i'E. à l'O . Ajoutons de plus qu'en certains points la couche de galets est tellement unie au grès de la formation d'eau douce ( comme On pourrait croire que la dernière débâcle, le dernier et puissant changement de température qui a produit le diluvium le plus récent au pied des Alpes et des Pyrénées elles-mêmes, était capable â fortiori de faire charrier des galets jusque vers les rives du Tarn et de l 'Aveyron . Nous avions aussi cette idée, mais l' observation nous en a fait revenir . La différence essentielle qui caractérisait la dernière époque tertiaire, c 'est l ' absence des grandes nappes d ' eau qui existaient sur la surface de la France au commencement de la seconde : de là un charriage beaucoup moindre, puisqu'il n ' était dû qu' aux eaux de la fonte des neiges, et il faut ajouter aussi qu'alors il existait, au lieu du fond uni d ' un lac, un grand nombre de vallées profondes qui devaient restreindre dans leurs courses les' blecs et les galets charriés .