Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 320]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

GÉOLOGIE DYNAMIQUE.

a été brusque, et que la diminution du débit des rivières ne s'est pas faite progressivement. Sans cela le lit primitif eût été comblé d'abord par des graviers, puis par des sables, enfin par du limon, et la tourbe n'aurait pas pu s'y développer. La production de la tourbe a été facilitée, avant l'époque historique, par la puissante végétation forestière qui couvrait le sol de la France, en retenant les terrains meubles que les pluies entraînent plus facilement, aujourd'hui qu'ils sont défrichés et cultivés. D'ailleurs la culture et l'assainissement du fond des vallées ont apporté à la production des tourbes un obstacle encore plus sé-

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TROISIdElidE PART.UE.

GÉOLOGIE DYNAMIQUE.

rieux. JURA CÉVENNES. M. Ch. M a r tins (s) s'est occupé ,des tourbières du Jura neufcbatelois ; il a reconnu que ces:to.urbières,sénéralement établies dans les vallées longitudinales,cle la chaîne, reposent sur un fond imperméable formé par une botte .glaciaire, en sorte que lors même que les vallées n'ont pas été ,barrées par des moraines et ainsi transformées en lacs jusqu'au moment deda rupture des digues, c'est toujours aux phénomènes glaciaires que ces tourbières paraissent devoir leur origine. il en est de même, paraît-il, dans les Cévennes et en Auvergne. En outre, la flore des tourbières des montagnes présente, clans tous les pays, depuis la Laponie jusqu'aux Cévennes, une remarquable uniformité.

Sous le titre de Géologie dynamique, nous étudierons avec M. J. D. Da na les principaux effets des agents organisés et inorganisés qui s'exercent sur le globe. Dans la Revue de cette année, nous aurons à nous occuper plus

particulièrement de l'atmosphère, de la glace, des rivières, des mers, de la chaleur de la terre et des phénomènes volcaniques, du métamorphisme et des modifications des roches, des mouveinents de l'écorce terrestre, ainsi que des systèmes de montagnes et de la stratigraphie systématique ; et nous terminerons par la cosmogonie.

Les types de cette flore ,sont ceux de la Scandinavie, et il n'est pas douteux., pour M. ,Mar tins, que toutes-,ces tourbières, identiques quant à l'origine, ont vu leur végétationse développer à la fin de la période pliocène.

ATMOSPHÈRE.

Iffluenee des tiorêts. sur la esutaiatilé Éle pluie et say.l'évaporaelon.

(1) Mémoire de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier, VII. 1.

Des recherches comparatives sur la quantité de pluie qui tombe sur les sols boisés et non boisés ont été faites par M. Be cqu e: rel, et dans ces derniers temps par M. Mathieu (u). Aux environs de Nancy, il a été constaté qu'il pleut plus sur un sol boisé. Mais comme le feuillage doit retenir une partie de la pluie, et l'empêcher d'arriver jusqu'au sol, M. M a t hi e u s'est proposé de le vérifier, et il a reconnu que dans un massif de hêtres, charmes et chênes âgé de quarante ans, il tombe environ 95 p. /on de la pluie reçue dans une clairière voisine. Toutefois la quantité d'eau (1) Grand eau

Comptes rendus du Congrés agricole de Nancy, iS69.- Vair

aussi Revue de géologie, VIII, 224, ainsi que II, 25, et 111, 25.