Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 321]

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GÉOLOGIE DYNAMIQUE.

REVUE DE GÉOLOGIE.-

qui arrive jusqu'au sol restessupérieure à celle qui tombe sur le sol non boisé. Pour déterminer l'action exercée par les forêts sur la conservation de l'eau, M. Mathieu a encore comparé les pertes éprouvées par deux atmidomètres, dont l'un était placé sous bois, tandis que l'autre était dans une clairière. L'expérience a montré que, pour ce dernier, l'évaporation annuelle était cinq fois plus grande. L'évaporation varie d'ailleurs avec les saisons; tandis qu'en avril elle est

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GLACIERS.

Plasticité de la glace. M. Glus° pp e Bia n coni (s) s'est demandé si la rigidité de la

En résumé, un sol boisé reçoit autant et même plus d'eau que celui qui ne l'est pas, et il la conserve surtout beaucoup mieux; par suite, il peut facilement fournir aux végétaux qui le couvrent l'humidité de laquelle ils ont besoin, et en outre il alimente les sources avec beaucoup plus de régularité.

glace est aussi complète qu'on l'admet généralement, surtout depuis que les expériences de Tyndall ont permis d'expliquer par le regel tous les phénomènes de plasticité apparente que présente la glace soumise à de fortes pressions. Il a observé que des lames de glace, supportées à leurs extrémités et chargées d'un poids au centre, peuvent prendre une flèche notable, tout en conservant une telle fragilité qu'il faut de grandes précautions pour les manier dans cet état. Il a pu même imprimer à une plaque de glace une torsion en sens contraires aux deux extrémités. Les expériences ne réussissent que quand la température est de 2 à 6 degrés au-dessus de zéro ; de plus, elles sont beaucoup moins faciles avec la glace

Dunes.

qu'on obtient en comprimant fortement de la neige. De ces faits résulte, suivant 111. B i an c o n i, la preuve incontes-

à peine triple dans les champs de ce qu'elle est sous bois, en juillet elle devient dix fois plus grande ; en sorte qu'elle augmente beaucoup avec la température.

hyaline et transparente qu'avec la glace lamellaire ou grenue

Quantité de sable enlevé à la plage pour former les dunes.

table que la glace jouit, à partir de 2 degrés au-dessus de zéro, d'une véritable flexibilité, qui n'altère en rien sa fragilité naturelle. Si l'on observe que la glace des glaciers est le plus souvent

La rapidité avec laquelle les dunes se formenr_est très-variable,

lamellaire ou grenue et que son mouvement est beauçoup plus pro-

elle dépend de la force et de la direction habituelle des vents, de la nature du sable qui constitue la plage, et de circonstances

noncé en été qu'en hiver, on sera porté, sans nier l'influence du regel dans la descente des glaciers, à attribuer, avec M. Bi ancon!, une part du phénomène à la plasticité de la glace, qui doit avoir pour effet d'augmenter beaucoup la pression des parties supérieures sur les parties inférietn'es. MM. Zeiller et Ife nr y ont observé, dans une carrière souterraine du village d'Ivry (Seine), une plaque de calcaire qui pendait verticalement au toit d'une galerie, retenue par une lame de glace assez épaisse : l'eau qui suinte dans les fissures et le long des

assez complexes.

Sur la plage des Landes, en particulier, on a constaté que cette rapidité est très-grande. En effet, vers le commencement du siècle,

on y a provoqué la création d'une dune littorale. Cette dernière est destinée à servir d'écran et à préserver de l'air de la mer les plantations de pins qui ont été faites pour fixer les autres (lunes. Elle a été surélevée successivement au moyen de clayonnages qui étaient placés à sa partie postérieure et qui recevaient un exhaussement à mesure que cela devenait nécessaire. Suivant M. C h. D esc o b es (1), on peut estimer à 200 mètres cubes par mètre connut le volume des sables qui ont ainsi été accumulés en cinquante ans. Comme la longueur de la côte des Landes est à peu près de 230 kilomètres, le volume total serait environ de 46 millions de mètres cubes; on a donc une moyenne de 920.0oo mètres cubes, pour la quantité de sable qui est prise à la plage et Con-

sacrée chaque année à la formation de la dune littorale.

parois s'était congelée et avait amené la séparation de cette plaque;

celle-ci, une fois détachée, avait cédé à l'action de la pesanteur, et la lame de glace qui la rattachait au toit avait fléchi peu à peu, jusqu'à faire un angle de 90° avec la partie restée adhérente à la roche.

Mouvement des glaciers. M. Canon -M ose! ey (2) a calculé approximativement que le (0 Nemorie dell' accademia

t. I, lel. (1) :Notice sur le mouvement des sables dans le golfe de Gascogne.

scienze dell' Istituto di Bologna, série III,

(2) Proceedings of the royal Society, janvier 1569.