Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 225]

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BULLETIN.

BULLETIN.

Ces diverses expériences ont mis en évidence ce fait, que la force explosive extraordinaire emmagasinée dans le lithofracteur ne se

développe que par l'explosion d'une amorce fulminante dans la cartouche.

placée

(Extrait du Journal officiel de la République française du 27 juin 1871, par M. ZEILLER, ingénieur .des mines.)

Les minerais de fer dans le département de la Meurthe. Les minerais de fer se rencontrent dans le département de la Meurthe à huit niveaux géologiques différents; on trouve ainsi

successivement 1° Du fer hydroxyde brun dans le grès. des Vosges, exploité autrefois dans le canton de Lorquin, et plus rééemment à Creutzwald (Moselle);

2° Du fer oxydé rouge en fragments isolés, à la surface du grès des Vosges et du grès bigarré; 3° Du fer carbonaté en rognons dans les marnes irisées; h" Du fer carbonaté en ovoïdes dans les marnes liasiques, à peu près inexploité à cause de la forte proportion de phosphore qu'il renferme; 5° Du fer hydroxyde oolithique en couches dans la région supérieure des marnes liasiques; 6° Du fer hydroxyde en plaquettes ou en grains à la surface des marnes liasiques; 7' Du fer hydroxyde 'en grains dans les anfractuosités des cal-

caires de l'oolithe inférieure, rare dans le département de la

Meurthe, où il a été exploité de 18-52 à 1857 sur les plateaux qui s'étendent entre Bouxières-aux-Dames et Lay-Saint-Christophe ; 80 Du fer hydroxyde en plaquettes ou en grains dans le diluvium, exploité anciennement dans les minières d'Azerailles, de Gogney, du bois du Sablon et de Saint-Georges, pour l'alimentation des hauts fourneaux de Cirey. Les minerais de fer actuellement extraits dans le département de la Meurthe proviennent tous de la formation ferrugineuse oolithique; cette formation comprend un système de couches plus ou moins puissantes et nombreuses d'argile plus ou moins sableuse ou calcaire, vulgairement nommée marne, et de minerai oolithique alternant ensemble. Elle repose sur le grès argileux appelé grès

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supraliasique; elle est couronnée par des marnes grises ou bleues qu'il est difficile de différencier du reste des marnes supraliasiques, et qui sont elles-mêmes recouvertes par la série des assises calcaires de l'oolithe inférieure. Les marnes supraliasiques deviennent rapidement sableuses et micacées dans le voisinage du grès supraliasique. Ce grès est le plus souvent à grains très-fins réunis par un ciment argileux jaunâtre qui devient bleuâtre à la partie inférieure; dans cette partie, les deux teintes sont souvent irrégulièrement mélangées. Le grès est ordinairement légèrement micacé, et se distingue facilement des marnes qui séparent les différentes couches de minerai oolithique; la connaissance de ses caractères est très-importante, car, lorsqu'en un point déterminé on cherche, à l'aide d'un puits, I établir la composition de la formation ferrugineuse oolithique, on ne sera certain d'avoir entièrement recoupé cette formation que lorsque le puits aura atteint le grès supraliasique.

La séparation de ce grès et de la formation ferrugineuse est quelquefois très-nette; quelquefois elle est assez confuse, les oolithes pénétrant dans les assises gréseuses, et le sable dans les couches de minerai.

La faible épaisseur des marnes qui séparent l'oolithe inférieure de la formation ferrugineuse oolithique a une conséquence pratique très-importante; c'est que l'espace occupé sur l'excellente carte géologique dressée par M. Levallois, inspecteur général des mines, par la teinte jaune de l'oolithe inférieure, peut être considéré sauf de très-petites exceptions, comme renfermant les parties régulièrement stratifiées de la formation ferrugineus'e oolithique. En étudiant sur la carte le contour qui limite cette formation, on reconnaît facilement en tenant compte du relief, que la formation ferrugineuse oolithique, considérée dans son ensemble, plonge légèrement vers l'ouest; cette pente générale est souvent modifiée par des causes locales, qui seront indiquées plus loin. La formation ferrugineuse oolithique s'étend, à l'ouest de Nancy, sous un vaste plateau que la Moselle recoupe deux fois, d'abord entre Pont-Saint-Vincent et Maron , ensuite entre Liverdun et Frouard, et que .déchirent un assez grand nombre de vallées secondaires. A l'est, sur la rive droite de la Meurthe, puis sur la rive droite de la Moselle, la même formation se retrouve sous un certain nombre de plateaux isolés de dimensions restreintes et vers la. partie supérieure de quelques collines de forme allongée, terminées pour la plupart, à leur sommet, par une arête de calcaire. Ces parties orientales de la formation ferrugineuse oolithique sont