Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 226]

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BULLETIN.

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indubitablement les débris d'un vaste plateau continu qui anciennement le prolongement vers l'est du grand plateauformait dental, et qui a été raviné et morcelé par de puissants agentsoccid'é-

rosion. On doit alors voir' affleurer les diverses couches de la formation ferrugineuse oolithique sur les pentes qui bordent les plateaux et les collines, ainsi que dans les déchirures formées par les vallées secondaires. Ces affleurements sont effectivement faciles à distinguer en un grand nombre de points, principalement sur les pentes qui regardent l'est et au fond des vallées secondaires. Le minerai

promontoire.

L'absence d'un plateau au-dessus d'une colline couronnée par les calcaires de l'oolithe inférieure doit faire présumer que la formation oolithique n'y existe pas en couches régulières; on ne peut en effet y trouver que la disposition signalée un peu plus haut dans le voisinage des affleurements; c'est ce qui s'observe très-nettement dans la minière du Pain-de-Sucre, située à l'est de Nancy, au sud-

de fer apparaît immédiatement à la surface du sol, ou bien il suffit de quelques coups de pioche pour l'amener au jour. Une règle très-simple permet de déterminer ces affleurements avec

est du village d'Agincourt. Les minerais de fer oolithiques ont été exploités dans le département de la Meurthe à une époque déjà reculée; on a dû commencer

assez de précision : les marnes liasiques et les calcaires de l'oolithe

dans les éboulis et les affleurements, et on a poursuivi dans les couches régulières par travaux souterrains ; on a reconnu des galeries d'exploitation au-dessus de Messein et de Chavigny, dans lesquelles on a retrouvé des débris d'outils et des armes.

inférieure se dégradent sous l'influence des agents atmosphériques avec une rapidité presque égale, mais d'une façon différente : les calcaires forment un escarpement assez raide, tandis que les marnes s'étendent à leur pied en pente douce ; c'est à l'intersection de ces deux pentes qu'on rencontre les affleurements

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de la formation ferrugineuse oolithique, ; mais ils sont le plus souvent masqués par des éboulis calcaires, d'une puissance quelquefois considérable, qui, non-seulement les dissimulent, mais peuvent encore induire en erreur sur la véritable position des couches en place. Le long des affleurements, la formation ferrugineuse et l'oolithe qui la recouvre sont parcourues par des fissures verticales parallèles aux vallées; elles sont dues à l'élargissement que les joints naturels ont sub,i sous le poids des calcaires supérieurs et de l'affaissement qui en est résulté. Les fissures sont ordinairement accompagnées de ressauts en escaliers, qui disparaissent à une petite

distance des affleurements ; à mesure que cette distance augmente, les fissures elles-mêmes deviennent de moins en moins perceptibles. Leurs parois sont ordinairement tapissées de calcaire cristallisé, déposé par les eaux d'infiltration ; ce calcaire remplit même quelquefois complètement les fissures très-fines de minerai, et efface ainsi les joints naturels dont la présence facilite ordinairement l'abatage. Les promontoires étroits découpés par les vallées secondaires paraissent avoir subi un affaissement régulier qui modifie la pente générale indiquée plus haut; cet affaissement a lieu à la fois vers la vallée principale et vers les vallées latérales. Par exemple, dans un promontoire dirigé vers l'est, si l'on suit une couche de l'est à

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l'Ouest, on trouvera qu'elle est d'abord ascendante, puis horizontale, enfin deseendante. On trouverait les mêmes résultats en suivant la couche du nord au sud ou du sud au nord, en travers du

Depuis cette époque ancienne jusqu'au xxxe siècle, les travaux paraissent avoir été complétement interrompus. C'est en 1835 qu'ils ont repris, à ciel ouvert, au-dessus de Chavigny, au bord du bois de , la Grande-Fraise; on y exploitait les affleurements des couches en place; aussi fut-on, dès lors, parfaitement fixé sur l'allure géologique de la formation ferrugineuse oolithique; elle est désignée, dans les documents officiels de 1836, comme subordonnée à l'oolithe inférieure. Elle était d'ailleurs déjà bien connue dans la Moselle, et rangée, dès 18311, dans la catégorie des gîtes concessibles. En 1836,

le minerai oolithique fut reconnu en affleurements dans le canton de Colombey, puis signalé sur divers points par M. Reverchon, ingénieur en chef des mines. M. Levait ois le reconnut également tout autour de Nancy, dans les courses qu'il fit pour la confection de la carte géologique du département. Il restait à déterminer, par des recherches sérieuses, la composition exacte de la formation ferrugineuse : les observations faites aux affleurements et dans les éboulis ne donnent en effet, généralement, que des renseignements extrêmement imparfaits sur le nombre et l'épaisseur des couches de minerai, ainsi que sur la qua-

lité et la richesse de ce minerai. Ces recherches sont encore à faire sur une certaine étendue du département, par exemple dans la région comprise entre Beuvezin et Bainville-sur-Madon, au sudouest de Nancy. 1

Le développement considérable qu'a pris, depuis vingt-cinq ans, l'exploitation du minerai de fer dans le ,département de la Meur-