Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 15]

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NOTICE SUR. P. BERTHIER.

NOTICE SUR. P. BE Ri HIER.

l'agriculture et l'horticulture, dans son pays natal, à Nemours, et il saisit avec empressement cette occasion, pour y tenter l'introduction de quelques cultures avantageuses, qui n'y étaient pas encore pratiquées. Quoique ne disposant que d'un terrain d'une petite étendue (moins d'un hectare) (5), il varia beaucoup ses essais, qui por-

organes des plantes, mais même entre les différentes parties de ces organes; dans l'avoine, par exemple, l'épi, l'écorce des graines et les balles qui l'accompagnent ne contiennent presque que de la silice, tandis que la masse farineuse de ces grains en est complétement dépourvue, et ne renferme que des phosphates.

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tent sur les fourrages, les céréales, les plantes légumineuses

Suivant le principe admis par Fourcroy et Vauquelin,

et oléagineuses, des bois, feuilles, racines, tubercules et

Berthier pensait que les carbonates des cendres des plantes ne préexistent jamais dans celles-ci. Il convient de rappeler cependant que, déjà à l'époque où il publiait ces travaux,

fruits de nature variée. Son dernier mémoire sur cette quesqui termine aussi sa riche série de publications, tion ne renferme pas moins de cent dix-neuf analyses complètes.

Comme toujours, elles ont toutes été exécutées par lui-

M. Payen avait fait connaître ce fait intéressant, que certains organismes sécrètent et conservent du carbonate

même, et sans aucun aide, quelque longs et fastidieux que soient les détails d'un pareil travail ; c'est une preuve de l'importance qu'il attachait aux résultats de cette étude. La comparaison de ces nombreuses analyses fait parfai-

de chaux (5). Comme autres résultats très-dignes d'intérêt et très-utiles à connaître, on peut citer ceux qui montrent la composition relative des diverses parties de la vigne ; bois, feuilles fraî-

tement ressortir, par des exemples très-divers, ce grand principe de physiologie, que, chez les végétaux, chaque organe s'approprie, suivant sa nature, les éléments miné-

ches et mortes, raisin et pepins, ainsi que ceux qui concernent le topinambour. Dans cette dernière plante, les tiges jeunes sont beaucoup plus riches en sels alcalins, en phosphates et en magnésie que les tiges vieilles; il semble

raux qui lui conviennent, et les choisit en proportions trèsdifférentes, parmi tous ceux que la séve tire du sol. Ainsi les phosphates à base de potasse, de chaux et de magnésie,

et quelquefois aussi à base de manganèse, constituent, presque à eux seuls, la cendre des graines; et, ce qui est très-digne de remarque, c'est qu'ils s'accumulent aussi dans

les tubercules, les oignons et les bulbes, et, en général, dans toutes les parties des plantes destinées à nourrir les germes ou les bourgeons, dans les premiers temps de leur croissance. Les substances minérales ne se partagent pas seulement d'une manière très-inégale entre les différents Son jardin est religieusement conservé par sa famille. (**) Analyses comparatives des cendres d'un grand nombre de végétaux, suivies de l'analyse de différentes terres végétales. Ex'ait des Mémoires de la Société inipériale et centrale d'agriculture, 1854.

donc qu'elles soient destinées à prendre ces substances dans

le sol et à les emmagasiner, pour les transmettre ensuite aux tubercules, dans lesquels elles doivent s'accumuler., Quant à la chaux, elle reste, presque en totalité, dans les tiges vieilles, arrivées au terme de leur existence. On le voit, les persévérantes recherches de Berthier ont contribué à établir des faits, sur lesquels reposent certains principes fondamentaux de l'agriculture moderne.

Comme complément de ces études, qui lient le règne végétal au règne animal, Berthier rappelle, en les groupant suivant les sortes de culture auxquelles elles sont appropriées, une série de trente-huit anaylses de terres végétales qu'il a exécutées. (*) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XII, p. 799, et Recueil des .savants étrangers, t. VIII et IX.

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