Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 16]

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NOTICE SUR P. BERTHIER.

NOTICE SUR P. BERTHIER.

En 1859, la Société impériale et centrale d'agriculture de France voulut proclamer, de la manière la plus éclatante, l'importance qu'elle attachait à ces travaux de Berthier sur les cendres des végétaux, en même temps qu'aux découvertes de phosphates que ce savant avait faites, il y avait

des couches appartenant au terrain crétacé comme ceux

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déjà quarante ans. La grande médaille d'or, à l'effigie d'Olivier de Serres, lui fut décernée; en outre, l'assemblée décida que l'état de santé de Berthier l'empêchant de venir recevoir lui-même cette distinction, le président, qui était M. Chevreul, irait, à la tête d'une députation, la lui porter à son domicile. Cet hommage, qui venait trouver Berthier sur son lit de souffrance, fut reçu par lui avec plaisir et

des environs dé \Vissant. Dans ces deux localités, la chaux phosphatée était très-difficile à reconnaître, non-seulement à cause de son état amorphe, mais aussi en raison de son

association intime avec d'autres substances qui la masquent, de la pyrite de fer et une argile charbonneuse à Wissant, du carbonate de chaux et de la gIauconie au cap de la Hève.

C'est à la suite de cette découverte, tout à fait imprévue,

que l'attention se porta, en Angleterre, sur des rognons semblables à ceux qu'il venait de signaler en France, renfermés aussi à la partie inférieure des terrains crétacés, dans

reconnaissance. Phosphates et diffusion du phosphore.

les grès verts. Bientôt après, en 1848, ce phosphate de chaux, dont les géologues venaient de mentionner l'existence, était employé avantageusement pour remplacer les

Il est encore une autre série d'études, par lesquelles Berthier a rendu à l'agriculture, en même temps qu'à la

os pulvérisés, dans leur application agricole, et, d'ailleurs, reconnu en quantité suffisante pour avoir une valeur économique. Le phosphate minéral ne tarda pas à donner lieu, dans le pays, à une exploitation qui, dès lors, se poursuivit

géologie, des services très-considérables et dont la portée s'étend chaque jour. Les découvertes successives de l'acide phosphorique dans

activement.

le règne minéral, qu'il fit d'une manière si inattendue, sont peut-être la preuve la plus saillante du judicieux

La grande analogie que présentent les couches de grès vert des deux côtés de la Manche, devait conduire aussi

esprit qui le dirigeait dans ses recherches, de la rare sagacité avec laquelle il choisissait son sujet et savait le pour-

à explorer en France ces couches d'une manière plus

suivre. Le premier, il montra que la chaux phosphatée constitue dans les terrains stratifiés des gisements abon-

chaux phosphatée. Dès 1852, des rognons de cette substance étaient trouvés dans les départements du Nord et des Ardennes, avec la même position que ceux d'Angle-

dants.

approfondie, au point de vue de la présence des nodules de

En effet, dès 18,8, Berthier reconnut que la pyrite de

terre, et, en outre, à des niveaux supérieurs (5). Bientôt après,

fer alors exploitée à Wissant (Pas-de-Calais), pour la fabri-

des gisements réguliers étaient reconnus dans un certain

cation du sulfate de fer, est entremêlée de phosphate de chaux, qui se montre parfois en rognons isolés. (*) Deux ans après il découvrit la même espèce minérale dans des nodules recueillis au cap de la Hève, près du Havre, dans

nombre de départements, d'une manière à peu près continue,

(*) Annales des mines, i" série, t. IV, p. 62.5, 1815.

depuis le département des Ardennes, à travers ceux de la (I On pourra trouver plus de détails sur cet historique dans une Notice sur la découverte et la mise en exploitation de nouveaux gisements de chaux phosphatée. Annales des mines,6` série, t. XIII, p. 67, 0368.