Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 13]

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NOTICE SUR P. BERTHIER.

NOTICE SUR P. BERTHIEli.

mode de formation des substances minérales et, par conséquent, sur la géologie générale : on en trouve des preuves dans les observations, dont Berthier accompagne souvent l'exposé de ses expériences. Il s'intéressait à cette science, et fut membre depuis la fondation de la Société géologique de France.

la voie humide s'accroissait tous les jours, on n'avait fait que peu d'attention aux combinaisons analogues que l'on peut former par la voie sèche, si ce n'est aux silicates et

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Berthier avait commencé par des travaux essentiellement géologiques, parmi lesquels on peut mentionner une étude sur les environs de Moutiers en Savoie, et sur l'origine des sources salines de cette localité. En 1827, il donna une description des environs de Nemours, son pays natal(*), en l'accompagnant de coupes, et il démontra que le calcaire polissable de Chateau-Landon n'est autre que le calcaire d'eau douce inférieur de Brongniart et Cuvier.

La géologie trouvait aussi un enseignement des plus utiles, et alors tout nouveau, dans ses études sur la synthèse des minéraux. Les silicates cristallins qui se produisent dans les ateliers métallurgiques avaient attiré l'attention, comme le témoignent les travaux du professeur Haussmann, qui remontent à 1816 ; mais on n'avait pas encore produit cette sorte de

composés dans le laboratoire, par une synthèse directe. C'est Berthier qui, en 1823, ouvrit cette voie féconde ; en fondant la silice avec diverses bases, en proportions définies, il obtint des combinaisons cristallines identiques à celles de la nature, notamment le pyroxène (**). Ses nombreuses recherches sur l'analyse et la synthèse des silicates, firent connaître beaucoup de faits instructifs, pour l'histoire des combinaisons naturelles analogues. Berthier ne se borna pas à chercher à obtenir des combinaisons cristallines, en opérant par la fusion simple. Tandis

que le nombre des sels doubles que l'on peut obtenir par

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aux borates. C'est afin de combler cette lacune, que Berthier eut l'ingénieuse idée de recourir à l'emploi de sels divers, notamment de carbonates, phosphates et sulfures alcalins, ainsi que de fluorures (*). Il arriva ainsi à obtenir un certain nombre de composés nouveaux, la plupart éminemment cristallins ; il compare quelques-uns d'entre eux aux com-

posés doubles que présente le règne minéral, tels que la topaze, le mica et l'apatite. « Il serait certainement facile, ajoute Berthier, d'obtenir ces sels, cristallisés sous des formes régulières, en les soumettant à un refroidissement

gradué ; mais je n'ai pu me livrer à ces recherches qui demandent du temps. Il serait à désirer que les cristallographes s'occupassent d'un pareil travail et examinassent géométriquement les sels doubles, aisément fusibles, que l'on pourra découvrir. » On voit donc que l'éminent auteur de ces recherches ouvrait ainsi la voie à des expériences qui se sont faites plus tard, et qui ont abouti à la reproduction, par la voie sèche, de beaucoup d'espèces minérales infusibles.

Gendres des végétaux et terre végétale.

Berthier, qui embrassait toujours les questions d'une manière complète, avait été d'abord amené, par ses recherches sur la minéralurgie, à s'occuper de la composition des cendres d'un grand nombre de bois. La connais(*) Sur quelques sels doubles et sur quelques autres composés

obtenus par voie sèche. Annales de chimie et de physique, t. XXXVIII, p. 246, L828. Annales des mines, 2° série, t. V, p. 95, 1829.

(*) Annales des mines, 2' série, t. I, p. 287, 1827. (9fr) Annales de chimie et de physique, t. XXIV, p. 376, '823.En note du mémoire de Mitscherlich.

Analyse de quelques produits des usines à plomb d'Angleterre ; préparation de diverses combinaisons salines fusibles. Annales des mines, 2° série, t. VIE, p. 73, 1830.