Annales des Mines (1865, série 6, volume 8) [Image 121]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

232

EXTRAITS DE MINÉRALOGIE (1 860 A i865).

Les cristaux d'oxyde d'étain ont exactement la forme de la cassitérite. Le rutile peut aussi être obtenu en fondant un mélange d'acide titanique et de protoxyde d'étain, puis en fondant au rouge avec de la silice qui forme un silicate. Les rutiles de la nature, et notamment celui de Saint-Yrieix, renferment toujours du vanadium.

Nouvelle reproduction des sulfures métalliques de la nature; par MM. DEVILLE et T1100ST. (Comptes rendus, t. LH, p. 920.)

Les auteurs ont obtenu le zinc sulfuré en cristaux en fondant ensemble parties égales de sulfate de zinc, de fluorure de calgium

et de sulfure de barium. Les cristaux appartiennent au système hexagonal comme ceux lue M. Friedel a observés. Un courant lent d'hydrogène agissant sur le sulfure de zinc chauffé au rouge vif peut aussi faire cristalliser cette substance. Ils présentent aussi quelques autres sulfures naturels préparés artificiellement, par exemple le pyrite de fer, le pyrite de cuivre, l'argent sulfuré, le cadmium sulfuré.

Reproduction de la willémile et de quelques silicates métalliques; par M. H. SAINTE-CLAIRE-DEVILLE. (Comptes rendus, t. LII, p. 1306.)

L'auteur a étudié dans cette note l'action des fluorure et chlorure de silicium sur divers oxydes. Le fluorure de silicium, en passant sur l'oxyde de zinc maintenu au rouge cerise clair, produit du fluorure de zinc volatil et du silicate de zinc : la dissolution mutuelle de ces deux composés et la volatilité du fluorure favorisent la cristallisation du silicate, qui reste sous forme de prismes hexagonaux : cette substance, incolore, transparente et faisant gelée avec les acides, répond exactetement à la formule 3ZnO,S103 : elle est donc identique à la mite. Le fluorure de zinc réagissant sur la silice donne le même produit, de sorte qu'une quantité limitée de fluorure de silicium peut minéraliser une quantité indéfinie d'oxyde de zinc et de silice au contact ou à distance. L'action du chlorure de silicium sur l'oxyde de zinc et sur divers autres oxydes est toute différente : pour le zinc en particulier, 00

EXTRAITS DE MINÉRALOGIE

(1 86o A 1865).

235

n'obtient pas trace de cristaux ; le silicate que l'on forme est extrêmement riche en silice et ne correspond nullement à la willé-

mite comme on l'avait supposé. Au contraire, le chlorure de sili-

cium détruit la willémite naturelle et lui enlève la plus grande partie de son zinc. Le chlorure de silicium agissant sur l'alumine ne donne pas de

sur la chaux,

ilisthène : sur la glucyne ne donne pas de pas de wollastonite ; sur la magnésie, pas de péridot. Comme précédemment, les silicates sont généralement amorphes et diffèrent très-notablement par leur composition des silicates naturels correspondants :

de même aussi la vapeur de chlorure de silicium,

loin d'être favorable à la production de ces minéraux, les détruit complètement : on peut citer également la destruction du grenat et de la tourmaline par la vapeur de ce chlorure. En un mot, c'est le fluorure de silicium qui est vraiment minéralisateur.

Sur un nouveau mode de reproduction du fer et de quelques oxydes métalliques de la nature ; par M. H. SAINTE-CLAIRE-DEVILLE. (Comptes rendus, t. LH, p. 1264.)

L'acide chlorhydrique sec à l'état gazeux agissant au rouge vif, transforme le sesquioxyde de fer amorphe en cristaux semblables a ceux de l'île d'Elbe. C'est une action de présence comparable à celle dont l'hydrogène, le fluorure de silicium et d'autres corps avaient déjà donné des exemples. La même réaction enlève aux laves le fer qui s'y trouve combiné et l'isole en le déposant sur place à l'état de fer oligiste. Il n'est donc pas besoin de la présence de l'eau pour expliquer la formation de ce dernier minéral, comme cela avait lieu dans l'expérience bien connue de Gay-Lussac.

Reproduction de l'anatase, de la brookite et du rutile; par M. DAUTEFEUILLE.

(Comples.rendus, t. LIX, p. 168.)

L'auteur, en faisant réagir dans un tube chauffé du fluorure de titane et un gaz humide, reproduit à volonté l'acide titanique sous l'un de ces trois états, anatase, brookite ou rutile, suivant que la

réaction a lieu au rouge sombre, au rouge et au rouge vif. Les

limites exactes de ces températures sont données par les points de