Annales des Mines (1865, série 6, volume 8) [Image 120]

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EXTRAITS DE MINÉRALOGIE (1860 A 1865).

Du mode de formation de la topaze et du zircon; par M. H. SAINTE. CLAIRE-DEVILLE.

(Comptes rendus, t. LII, p. 780.)

EXTRAITS DE MINÉRALOGIE (1860 A 1865).

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il y aune vingtaine d'années M. Daubrée, dans un mémoire sur le

minerai d'étain (tome XX Annales des mineso8li 1), avait appelé l'attention des géologues et des minéralogistes sur le rôle du fluor dans la formation des minéraux. Ces expériences de M. Deville viennent

Quand on fait passer du fluorure de silicium sur de l'alumine calciné chauffé au rouge blanc, on la convertit entièrement en staurotide ; il se dégage du fluorure d'aluni inium.Cette staurotide, comme

confirmer en tout point les conclusions de ce mémoire.

le minéral naturel, cristallise en prisme rhomboïdal droit et se rapporte à la formule SiO32APo3 : elle ne contient pas trace de

Reproduction du fer oxydulé, de la martite et de la périclase.

fluor.

Le fluorure de silicium en traversant, dans les mêmes circonstances, une colonne composée de couches alternatives d'alumine et de quartz produit encore de la staurotide et à la sortie du tube se retrouve intégralement. Ainsi le fluor ne se fixant nulle part, a servi à transporter l'une sur l'autre les deux substances les plus fixes et les plus difficiles à combiner que nous connaissions, la silice et l'alumine. Une trèspetite quantité de fluor suffit donc pour transformer. en staurotide ou minéraliser des quantités indéfinies de silice et d'alumine. La présence du fluor dans la topaze semblait devoir indiquer une méthode de reproduction artificielle de ce silicate d'alumine. Cependant M. H. Deville °n'a jamais vu se produire ce minéral, et même en mettant de la topaze du Brésil dans le courant de fluorure de silicium à côté de l'alumine qui se transforme en staurotide, cette topaze à été entièrement décomposée en perdant 9,2 p. 100 de

son poids. Cette expérience montre de la manière la plus nette que la topaze ne peut être reproduite dans nos laboratoires et n'a pu être formée dans la nature par le contact de l'alumine et du fluorure de silicium à haute température. Ainsi la topaze a dû être formée par voie humide : les liquides qu'elle renferme confirment cette opinion. Avec la glucine le fluorure de silicium donne des cristaux trèsbien définis qui ne se rapportent par leur composition à aucun minéral naturel. Mais la zircone chauffée dans les mêmes circonstances reproduit

des cristaux octaédriques de zircon semblables à ceux de la somma. La présence d'une petite quantité de fluor dans les roches où se trouve ce minéral a probablement suffi à la production en quantité indéfinie de zircon : en répétant en effet avec des couches

alternatives de zircon et de quartz l'expérience citée plus haut, la minéralisation s'opère complétement sans aucune perte de fluorure de silicium.

Protoxyde de manganèse cristallisé; par M. U. SAINTE-CLAIREDEVILLE.

(Comptes rendus, t. LM, p. mus.)

L'auteur étudie l'action de l'acide chlorhydrique sur les oxydes métalliques, et fait connaître de nouveaux faits sur le rôle minéralisateur de ce gaz.

i" Per oxydufé. On l'obtient en traitant le protoxyde de fer, obtenu par M. Debray, par un courant lent d'acide chlorhydrique : lise forme du protochlore de fer et du fer oxydulé en petits octaèdres réguliers : il ne se dégage pas de vapeur d'eau. 20 iiartile, magnoferrite. Un mélange de magnésie et de sesquioxyde de fer traité par le courant gazeux d'acide chlorhydrique donne naissance à de la périclase et à de petits octaèdres réguliers de spinelle noir Fe.'03,Mg0.

3° Périclase. On l'obtient avec la magnésie pure sous la même influence : le chlorure de magnésium au contact de l'eau à chaud ou à froid reproduit également ce minéral. /i° llausmannite. L'oxyde rouge de manganèse cristallise sous l'influence de l'acide chlorhydrique, et les petits octaèdres quarrés qu'on obtient sont identiques à la hausmannite naturelle. 5' Protoxyde de manganèse. On obtient de beaux cristaux vert émeraude, en cubes ou en octaèdres, en réduisant un oxyde quelconque de manganèse par l'hydrogène, auquel on ajoute à de rares intervalles quelques bulles d'acide chlorhydrique.

Reproduction de l'étain oxydé et du rutile; par M. H. SAINTECLAIRE-DE VILLE.

(Comptes rendus, t. LIII, p. 161.)

L'acide chlorhydrique gazeux arrivant sur certains oxydes amor-

phes, tels que l'oxyde d'étain et de titane, les fait cristalliser.