Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 232]

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arrosements, il faudrait faire répandre sur le sol du chlorure de chaux sec en poudre..... Mais c'est surtout lorsqu'on arrive à la profondeur où reposent les cadavres qu'il faut redoubler de précautions; s'ils laissent dégager des odeurs infectes, on les arrosera avec la solution de chlorure de chaux à 4 p. c. Si les bières « paraissent encore en bon état, on évitera soigneusement de les endommager, on les soulèvera avec précaution pour les placer sur « une serpillière imprégnée de liqueur désinfectante, avec laquelle on les enveloppera pour les transporter au nouveau cimetière..... Il arrivera infailliblement qu'on trouvera beaucoup de cercueils « consumés et des cadavres en pleine putréfaction ; dans ce cas, il faut désinfecter convenablement le cadavre avant de songer à le déplacer, et le travail de déplacement devra se faire avec des crochets, des dragues ou de longues pinces de fer, car il importe que les ouvriers mettent le moins possible les mains aux corps ou parties de corps en état de putréfaction. Les terres provenant du déblai du cimetière devront être in'médiatement conduites hors de l'enceinte de celui-ci et amoncelées, si faire se peut, à l'endroit où doit s'élever le parapet du « fossé (des fortifications) ou à proximité de cet endroit ; elles subiront ainsi l'influence dc l'air et de ses diverses conditions mé« téorologiques, et se dépouilleront insensiblement des miasmes qui

« auraient pu échapper à l'action du liquide désinfectant. y avait lieu à exhumer dans des caveaux, il faudrait ouvrir largement ceux-ci au moins vingt- quatre heures avant le chic'« commencement du travail, y faire répandre de la solution rurée et ne permettre aux ouvriers d'y entrer qu'après qu'on se serait assuré, en y descendant une chandelle allumée, que leur vie ne saurait y être exposée au danger d'une asphyxie par l'acide carbonique. Si la chandelle, en s'éteignant, dénotait la présence de ce gaz, il faudrait, soit le détruire en versant dans le caveau du lait de chaux, soit l'extraire à l'aide d'une manche-àair ajustée à un fourneau d'appel placé au-dessus du caveau... NOTE f.

On ne lira peut-être pas sans intérêt l'exposé des idées de M. Devaux, tel qu'il a été soumis au gouvernement, le 15 mai 1865.

...Quant au détournement de l'air des égouts au moyen de

cheminées ou chéneaux débouchant à hauteur des toits, ce système n'a pas seulement le défaut de ne faire que déplacer le mal,

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en le reportant du rez-de-chaussée aux étages, il est de plus.

complètement inefficace dans les chaleurs, puisque toutes ces, cheminées, au lieu de tirer, rabattent avec d'autant plus d'énerCet air vicié s'épanche au gie qu'elles sont plus hautes. dehors par toutes les issues, par toutes les fissures, par les communications plus ou moins directes ouvertes entre l'égout et les habitations; il s'infiltre dans le sous-sol des rues, pénètre dans les caves et se porte naturellement dans les maisons où il est, appelé par une aspiration d'autant plus puissante qu'elles sont mieux closes et mieux chauffées..... On aura fait peu pour la salubrité des populations aussi longtemps qu'on n'aura pas pris des mesures pour que ce soit l'égout lui-même qui aspire et avec plus de force, bien entendu, que ne peuvent en produire, en sens inverse, soit nos maisons, soit la pente du terrain, soit les variations de température, soit la direction et la violence des vents ou « toutes autres causes perturbatrices. Quant au moyen d'obtenir ce résultat, il est des plus simples, et ce qui se pratique journellement dans nos mines de houille, dont les galeries présentent une si grande analogie avec un réseau ,« d'égouts, ne permet pas de douter de son infaillibilité.

ce moyen consiste à intercepter, par obturation hydraulique (*), toute communication pour l'air entre les égouts et

l'extérieur; puis à entretenir dans tout le réseau une dépression « modérée et convenable, à l'aide d'un ou plusieurs ventilateursà aspirants, rejetant les gaz en des points choisis où l'on n'ait pas en redouter la malignité Pour une ville comme Bruxelles, par exemple, trois ventilateurs au plus, activés chacun par une petite machine à vapeur de quatre à cinq chevaux, et installés en des points convenable-ment choisis, suffiraient amplement pour tout le service. ces appareils, montage compris, pourraient coûter chacun de la, m000 francs. Affectant la même somme à la construction cheminée d'évacuation et de la galerie souterraine servant de laboratoire d'épuration (pour le cas où l'on voudrait désinfecte'les gaz avant de les rejeter dans l'atmosphère), et comptant plus 5.000 francs de frais imprévus, chaque poste coûtera au annuels, ils se borneront à 5.0o0, 2.3.000 francs. Quant aux frais (') Il est probable que, dans la pensée de l'auteur, cette fermeture n'est pas certains points extrêmes, pouc absolue, et qu'on laisserait rentrer l'air purIlpar rendre les galeries habitables aux ouvriers. ne s'agit ici que des orifices distribués en nombre infini sur tous les points du réseau, et dont le maintien rendrait l'aspiration illusoire.