Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 233]

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« francs pour combustibles, L.800 francs pour un machiniste et un chauffeur, et 700 francs pour entretien et imprévus, en tout 5.5oo francs par poste. L'hypothèse de trois postes conduirait donc à 69.000 francs pour dépenses de premier établissement et « 16.500 francs par an pour faire fonctionner le système. » Le projet de M. Devaux a rallié de puissantes sympathies au sein du Conseil supérieur d'hygiène, et il ne serait pas impossible qu'on en fît un jour l'expérience. NOTE g.

La méthode de lavage des égouts a été généralisée à Liége, à la suite d'expériences faites par M. Remont, ingénieur-architecte des travaux de la ville. Ce praticien distingué, qu'on peut considérer comme le véritable promoteur du système, qu'il a introduit successivement dans diverses villes de la Belgique, rend compte en ces termes des expériences auxquelles il s'est livré « Pour m'assurer de l'effet que je puis produire avec les eaux que j'ai à ma disposition (à Liége), j'ai procédé à des expériences propres à m'éclairer complètement sur la matière. « Dans les canaux qui sont lavés actuellement, j'ai choisi le réseau d'égouts qui remplissait le mieux toutes les conditions ; c'est celui qui se dirige derrière le palais, rue Hors-Château et sous la prison jusqu'à la Meuse, au pont Maghin. Il présente des parties à radier plat, d'autres à radier ovoïde et une partie sans radier; des pentes diverses et faibles (la pente moyenne est de ii millimètres par mètre) ; des raccordements courbes et à angles plus ou moins prononcés, et des largeurs différentes; il a, à peu de chose près, la plus forte des longueurs d'égouts à laver ; enfin il

recueille une grande quantité d'immondices provenant de la population considérable des petites rues qui y débouchent. « J'ai fait les expériences vers le milieu du mois de juillet, pen-

dant des chaleurs d'environ 28 degrés centigrades et qui duraient depuis le 8 du mois. « Depuis plusieurs jours ce réseau d'égouts n'avait pas été lavé ; le radier était couvert d'immondices (surtout dans la partie d'aval), provenant des petites rues et impasses qui se trouvent sur ce parcours. La hauteur des immondices était au maximum de 0-45 et au minimum de o',05. La vanne, rue Notger, fut fermée et je laissai couler librement les eaux durant une heure environ, pendant laquelle il passa i50 mètres cubes d'eau. Après avoir

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« détourné les eaux sur la rue Notger, je fis visiter l'égout soumis « à l'expérience, sur toute son étendue, et il fut trouvé complète« ment nettoyé. Je procédai à une seconde expérience. « Je fis établir une digue longitudinale dans l'égout, en amont de « la rue Notger, pour partager les eaux en deux parties égales, dont une pouvait passer par la rue Notger, et la deuxième vers la rue Hors-Château, de manière à n'employer que 70 à 75 mètres cubes d'eau en une heure. Trois jours après la première'expérience, je fis visiter l'égout sur toute son étendue et on y trouva à peu près la même quantité « d'immondices, pierrailles, etc., qu'avant la première expérience; j'y fis jeter les 70 à 75 mètres cubes d'eau, et je les laissai couler « pendant une heure environ. « Une visite a fait reconnaître que l'égout était nettoyé jusqu'à la Meuse. Toutefois, aux jonctions à angle droit de quelques embranchements d'égouts affluents, il était resté de légers dépôts. Je fis rejeter les eaux pendant une seconde heure, et les dépôts furent emportés; mais j'ai la conviction que cette seconde chasse n'aurait pas été nécessaire, si ces jonctions avaient été construites « suivant des courbes tangentes. J'ai procédé à une troisième expérience, et cette fois par une chasse d'eau. Je fis curer neuf embranchements plus ou moins longs et je « fis amener les immondices dans le long réseau d'égouts en amont et en aval de ces embranchements. Il y en avait environ 0-,15 de hauteur et un cube de 18 à co mètres. Je fis faire dans l'égout, à la tête de la rue Notger, une vanne mobile pour retenir les eaux affluentes pendant un demi-quart d'heure; il y en avait environ « 18 à 20 mètres cubes ; immédiatement le barrage fut ouvert et ces eaux se précipitèrent dans l'égout. Quarante minutes après je l'ai fait visiter-et il fut reconnu que les immondices avaient « disparu. J'ai pensé qu'il était inutile de continuer les expériences sur « cette base, puisque, d'après mon système, il faut que chaque égout soit lavé tous les jours en un temps donné par une quantité d'eau suffisante, soit par un écoulement continu, soit par une « chasse. J'ai fait construire un barrage provisoire, disposé de manière « à pouvoir varier le débit à l'écoulement continu, et après divers « essais, continués avec persévérance, j'acquis la certitude qu'avec un écoulement d'eau d'une heure tous les jours, représentant