Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 264]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

TERRAINS.

pauvres en charbon et sans doute analogues à la série du bonebed ; ces lits eux-mêmes reposent sur un grès keupérien. Les calcaires du trias supérieur alpin et de la subdivision rhétique (calcaires du Dachstein) font défaut dans ce district. Les formations jurassiques alpines s'y montrent au contraire toutes sous forme de calcaires à ammonites, analogues aux marbres de Trente, de Campo Rotondo, et d'autres localités des Alpes

à plus d'un titre, droit à toute l'attention des géologues; mais leurs caractères paléontologiques ne sont pas encore déterminés avec une entière certitude. Le genre Plagiaulax, en particulier, a été l'objet d'appréciations différentes de la part de

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méridionales. Les fossiles des couches de Stramberg s'y retrouvent aussi en petit nombre.

Jurassique. Languedoc. Les Corbières et les Pyrénées formaient déjà des îles dans la mer où s'est déposé le terrain jurassique, qui se montre sur leurs flancs avec des caractères presque identiques. M. Dufrénoy avait bien indiqué des affleurements liasiques dans le département de l'Aude ; toutefois il avait

donné trop de place au terrain crétacé, au détriment du terrain jurassique, Ce dernier comprend non-seulement des marnes schisteuses fossilifères, mais encore des calcaires compactes et fossilifères. M. Noguès (t) a étudié en détail ses couches aux environs

de Tuchan, dans le bassin de la Barre et sur le versant oriental de la chaîne de Fontfroide. Les descriptions qu'il en donne se rattachent à un ensemble d'observations 'qui embrasse tout le terrain jurassique du Languedoc Pyrénéo-méditerranéen. M. Nogué s indique dans cette région les mêmes faunes et les mêmes horizons que dans le Nord et dans l'Est de la France, avec des modifications qui sont dues à des influences locales.. Un tableau détaillé met en regard les divisions du terrain jurassique dans les Pyrénées, dans les Corbières, dans l'Hérault et dans

le Gard. Partout le lias est très-développé et montre ses fossiles caractéristiques. L'oolite inférieure et la grande oolite sont peutêtre représentées dans les Pyrénées par des calcaires compactes à nérinées, dans les Corbières par des calcaires fétides qui forment le chapeau des marnes fossilifères; dans la région des Cévennes ils sont représentés par le calcaire à entroques et par le calcaire à facoïdes qui lui est inférieur. L'oxford-clay ne se montre que dans cette dernière région, composé de marnes ferrugineuses- -surmontees de calcaires massifs, de dolomies, de calcaires stratifiés; il en est de même pour le coral-rag représenté par des masses coralliennes non stratifiées. (t) Bulletin géologique, vol. XIX, p. 50I.

Purbeck.

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Les mammifères de la formation de Purbeck, ont

deux savants dont l'autorité en ces matières est reconnue par tout

le monde. Tandis que M. Owen dans son ouvrage intitulé Paleontalogy considère Plagiaulax comme un marsupien carnivore, M. Fa' c o ner (i) persiste à le regarder comme un marsupien phytophage. A l'occasion de cette dissidence, le savant géologue a passé en revue les caractères du Plagiaulax. D'après lui, les incisives, par leur nombre l'ordre de leur remplacement, leur position, leur relation avec les prémolaires, correspondent également

aux marsupiens herbivores; les arguments que M. Owen avait emprunté à la comparaison avec le Thylacoleo ne lui paraissent point applicables aux incisives du Plagia.ulax'. M. Owen considère la mâchoire inférieure de cet animal comme en conformité avec le type carnivore; mais M. Falcon el montre des formes similaires chez l'Aye-Aye (Cheiromys) qui est non carnivore, et chez le Koala (Phascolarctus); l'apophyse coronoïde et le condyle de l'Aye-Aye ne diffèrent pas beaucoup de ceux du Plagiaulax. TERRAIN CRÉTACÉ.

Faune. Les formations crétacées de Westphalie ( cénomanien et sénonien) ont conservé les restes assez nombreux en certaines localités, de crustacés macroures et décapodes. M. Cl em en s Schlüter (9.) de Breslau en a donné une description accompagnée de bonnes figures. 111es a rattachés à 10 genres différents, comprenant 14 espèces, dont ii sont nouvelles. Voici quels sont ces genres dont trois sont eux-mêmes nouveaux: Palinurus, Podocrates, Cal-

lianassa, Dopoplaria, Enoploclytia, Nymphops , Cardirhynchus, Pseudocrangon, Penus, Opoplorus. A propos du genre Callianassa, nous remarquerons que ces crustacés ne se rencontrent pas en Hanovre comme à 1VIaêstricht dans les couches à Belemnitella mu-

cronata, mais bien dans les couches inférieures qui renferment la Belemnitella quadrata.

La monographie de M. Schlitter se termine par la liste comQuart. 'OUM., vol. XVIII, p. 261. Zeitschrift der Deutschen Geologisehen Gesellscha fl, p. 707; 1867.