Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 244]

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TRAVAUX D'AMÉNAGEMENT

DES EAUX MINÉRALES.

Les voies de communication manquaient ; aussi, durant cette première époque, l'usage des eaux minérales se maintint entre les limites d'assistance locale. Ce fut la période essentiellement empirique. Époque .des Valois :. 146o à 165o. Le mouvement de

quables progrès de la médecine hydro-minérale, si nettement

renaissance de nos eaux minérales, longtemps arrêté par les funestes effets de la guerre de cent ans, ne reparaît que

s' étendit à toutes les classes. Baréges, Bourbonnes, Encausse

vers le milieu du xve siècle. Les voies postales de Louis XI ne furent point étrangères à cette reprise, à laquelle se rattache la renaissance de Vichy, de Bourbon-Lancy, de Bourbon-l'Archambault, des Eaux-Chaudes, des Eaux-Bonnes,

diversité dans les classes de malades introduisit dans les dispositions balnéaires de cette époque d'importantes modifica-

de Bagnères, de Pougues, etc., et qui se poursuivit de François Jr à Louis XIII. L'usage des eaux minérales, dans cette reprise, ne se bornait plus à l'assistance locale. Ces eaux furent suivies par les maisons souveraines et seigneuriales. Les Valois fréquentèrent Bourbon-Lancy, Vichy, Pougues. Marguerite de Navarre tint sa cour aux Eaux-Chaudes. Les blessés de Marignan furent traités aux Eaux-Bonnes. A cette deuxième époque, les bains se ressentent encore

des dispositions balnéaires usitées dans les thermes antiques. Ce sont les bains communs à voûte basse, avec buée

de vapeur, les grandes piscines, les douches à jet libre, les douches de lotion. On avait alors surtout à combattre des affections cutanées', scrofuleuses,. rachitiques, résultant de la misère générale du peuple. Ce fut la continuation de l'empirisme.

Troisième époque : de 166o à 1800. La troisième époque de la reprise de nos eaux minérales commença au Mlle siècle, après la minorité de Louis XIV, et continua jusqu'à la fin du xvme siècle. C'est à elle que se rapportent la fondation de Barèges, le premier développement de Bagnères , de Cauterets, des Eaux-Bonnes, d'Encausse, de Bourbonnes, de Plombières, de Luxeuil, etc. Ce développement

trouvait sa raison d'être, non-seulement dans les remar-

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accusés, surtout par les travaux des Bordeu (voir le Journal de Baréges), mais encore dans l'amélioration progressive des voies de communication.

Aussi, dans cette période, l'usage des eaux minérales et un grand nombre de bains reçurent à la fois le seigneur de la cour, le soldat, l'homme du peuple et l'indigent. Cette

tions. L'étuve commune, la piscine persistèrent bien dans plusieurs stations ; mais la baignoire isolée dans un cabinet prit, dans nos bains, une place de plus en plus accusée. Dans les deux premières époques, l'aménagement des sources se borna au dégagement des anciens travaux galloromains ; souvent même on se contenta d'user des eaux dans l'état où elles se produisaient au jour. Mais dans la troisième époque, on commença à se préoccuper de l'isolement et de l'aménagement : on cite les captages partiels de Barèges et du Castéra ; les enchambrements des puisards de Bourbonnes, de la Reine à Bagnères, du Puits-Carré et de la Grille à Vichy, de la source de Pougues ; la première mise à la roche des sources de Luchon ; la reprise des anciens puits de Bourbon-Lançy ; la réfection des moines, ou colonnes de prise de Luxeuil, etc.

L'ensemble des travaux accomplis dans la fin de cette période (voir plus loin le tableau chronologique des travaux d'amélioration) accuse une préoccupation plus générale et plus précise à l'endroit de nos thermes. De grands personnages y prirent part. Ainsi, Sully et mesdames de France à Vichy, Choiseul à Bourbonnes, l'intendant d'Étigny à Luchon et au Castera, le gouverneur de Lacoré à Luxeuil, etc., etc. Un fait remarquable se produisit en 1745 et se continua jusqu'en 1792 : nous voulons parler des missions mixtes qui