Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 132]

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ÉTUDES SUR L'ACIER.

ÉTUDES SUR L'ACIER.

nations cessent, mais le déchet augmente de plus en plus rapidement. La persistance de la flamme prouve que le gaz combustible est toujours produit en abondance , mais la cessation des détonations montre qu'il n'y a plus d'actions partielles et. différentes ; ce résultat provient de ce que le fer a acquis une température suffisamment élevée pour absorber en totalité l'oxygène qui le traverse. La combustion des dernières traces du carbone , sans doute de carbone -graphite qui est le plus difficilement combustible, paraît avoir lieu indirectement par l'oxyde de fer libre ou combiné. Le fer est devenu franchement et presque exclusivement le combustible de cette période: Son affinité pour l'oxygène accrue par la température, et l'action de masse qui est en sa faveur, le portent alors à brûler plus facilement que le soufre , le phosphore et les corps qui ont échappé à la combustion dans les périodes précédentes. La limite de l'affinage possible se trouve ainsi atteinte. La flamme, d'un blanc lumineux, est rendue plus éclatante

par suite de l'augmentation croissante des parties métalliques entraînées ; elle tombe en général quand les dernières parties du carbone ont disparu. La flamme courte et fuligineuse qui reste n'est plus due qu'à la combustion du

fer et des éléments qui ont pu échapper à l'affinage, Le produit final est toujours très-liquide. C'est un fer fondu suraffiné ou oxygéné qui, refroidi, présente l'aspect et les

propriétés du fer plus ou moins brûlé. Ce fer brûlé demeure chargé de gaz, et il importe de noter que ce S gaz sont ceux qui peuvent exister dans une masse complètement en voie d'oxydation. Les laitiers qu'on trouve à la lin de l'opération coulent avec facilité, ils sont vitreux et se colorent en noir par le refroidissement à leur partie extérieure, ils restent dans leur intérieur d'un jaune verdâtre ; leur cassure offre toujours de petites cavités dans lesquelles on retrouve souvent des grenailles métalliques. Les expériences que j'ai citées mon -

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lient comment les déchets varient selon la nature des fontes et la marche plus ou moins régulière de l'opération.

Si, après avoir atteint le fer brûlé, l'on continue l'insufilation de l'air, les déchets augmentent de plus en plus et le revêtement réfractaire s'use avec une rapidité dangereuse pour la conservation de l'appareil. Cet examen fournit de nouvelles indications sur les conditions que doivent remplir les fontes pour présenter une allure régulière et donner un traitement acceptable. On voit

que ce qu'il importe d'obtenir pour arriver à une bonne marche de l'opération, c'est lé départ régulier du carbone et

celui des corps étrangers avant que le fer n'ait atteint sa très-haute température. Il paraît utile, sinon nécessaire, d'accepter dans les fontes l'existence du silicium; qui fait les frais de la combustion initiale, jusqu'au moment où la température est suffisamment élevée pour que le départ du carbone puisse se faire. Plus le carbone sera combustible (ce qui est le cas des fontes blanches), moins la présence des corps qui fournissent la combustion initiale sera indispensable. On conçoit par suite, qu'il soit possible, dans certains cas, d'affiner des fontes très-pures.

L'étude pratique doit porter sur le rôle et le mode d'in, troduction des corps participants à la combustion qui précède la combustion vive du fer et qui par leur nature pourraient favoriser le départ du soufre et du phosphore, et des corps qui échappent à l'affinage de certaines fontes.

Il peut être utile d'étager, pour ainsi dire, le départ du carbone; au moyen des coupages de fonte, en partant de cette donnée que le carbone combiné se brûle avant le carbone graphite, ce qui est suffisamment prouvé par la durée relative du traitement des différentes fontes. Le manganèse participe probablement à la combustion

il possède en outre la propriété d'augmenter la fluidité des laitiers. Dans tous les cas, il importe d'avoir des laitiers et des fontes fusibles et exposés le moins posinitiale;