Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 131]

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ÉTUDES SUR L' AC LER.

ÉTUDES SUR L'ACIER.

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duc,tion d'oxyde de carbone : l'oxygène qui traverse la fonte est absorbé en totalité ; car le jet gazeux qui sort de l'appa-

Essai sur la nature des combustions produites

reil ne brûle que sur les bords et à l'extrémité, là où se

dans les diverses périodes.

produit le contact de l'air. Si la flamme n'a pas la couleur bleue caractéristique de la combustion de l'oxyde de carbone, cela tient uniquement à ce qu'elle est colorée par la présence de parcelles métalliques entraînées. On assiste ainsi à la combustion régulière et probablement directe du

1" Période des étincelles. La chaleur augmente et les étincelles se montrent sans flamme. La combustion qui produit cette augmentation de chaleur nécessaire pour conserver la fonte liquide et avancer la marche de l'opération, ne donne lieu qu'à une production extrêmement faible de gaz combustible, si toutefois cette production a lieu. Le courant qui sort de l'appareil est encore oxydant, car les étincelles

brûlent aussi bien dans sa partie centrale, à la sortie de la gueule du convertisseur que sur les bords et à son extrémité seuls en contact avec l'air extérieur. Si on coulait, après cette période vers l'arrivée de la flamme, on obtiendrait une fonte blanchie ayant subi une sorte de mazéage et un déchet extrêmement faible. Ces faits conduisent à penser qu'une partie de l'oxygène traverse la fonte sans être absorbée ; que la combustion se fait en grande partie aux dépens des corps plus oxydables que le fer sans porter encore sensiblement sur le carbone et sur le fer, quoique l'exclusion de ces deux corps ne soit pas absolue. Les étincelles sont au moins aussi caractéristiques de la combustion du silicium et du manganèse métallique que de celle du fer. Il y a donc lieu de conclure que la chaleur de la mise en train est fournie surtout par la combustion des corps plus oxydables que le fer, particulièrement du

que le

carbone , s'il est brûlé, donne lieu à une production d'acide carbonique et que la température de la masse n'est pas assez élevée pour que l'oxygène soit absorbé en totalité. Période. La nature de la _Flamme avec dard. flamme avec tendance à présenter un dard analogue à celui

d'une bougie, démontre que la combustion du carbone, dans les conditions où elle s'effectue, est suivie d'une pro-

carbone.

5e Période. Détonations, éruptions. Cette période correspond à une véritable montée tumultueuse. Le bruit, les éruptions, la diminution de pression sur les tuyères suffisent pour mettre ce fait hors de cloute. Le fer brûle directement, au moins en partie, et sa combustion est partiellement très-vive, puisque l'oxyde de fer est entraîné à l'état de fumée, et que les déchets augmentent rapidement.

Il ne faut pas oublier que la fonte est alors en grande partie affinée au point de présenter un commencement de malléabilité très-prononcée, et qu'elle est par suite devenue visqueuse. La masse soulevée monte en formant des bulles ou des cloches, et les détonations se produisent toutes les fois que ces cloches, crevant les unes dans les autres, présentent l'oxygène et l'oxyde de carbone dans les proportions qui rendent les détonations possibles. Une partie de l'oxygène traverse donc la masse sans être entièrement absorbée; cela montre qu'il y a des actions locales, partielles et différentes qui peuvent résulter simplement de l'état pâteux. Ces actions sont d'ailleurs toujours augmentées quand la masse a par elle-même une tendance à devenir peu fluide. La flamme continuant, le carbone peut être en même temps brûlé directement par l'oxygène et indirectement par l'oxyde de fer; mais il y a toujours conservation de production (l'oxyde de carbone. Période. Calme avec flamme.

La flamme con-

serve sa longueur : les fumées de fer persistent, les déto-