Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 32]

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SOURCES THERMALES

sard civil. Tout porte à penser que les anciens ont placé ces tubes pour donner issue aux eaux thermales surgissant

dans cet emplacement qu'ils paraissent avoir recouvert d'une couche de béton épaisse de 1'1,83 à 2m,00. Nous avons effectivement atteint cette masse de béton, aux profondeurs

de 8'1,48 et 81',92 en contre-bas du sol, en deux points différents ; dans la cour même de la caserne, non loin de la source n° 2, lorsque nous avons ouvert ou repris les sondages n" 7 et 8, ainsi que nous l'expliquerons en traitant de la création des nouvelles sources. Les eaux thermales venant du bas des argiles bariolées montent directement dans ces tubes. Les débris végétaux que Lebrun y a trouvés en 1784 y avaient été amenés par les eaux vagues du terrain d'alluvion et des égouts du voi-

sinage qui avaient contourné la masse de béton, et passé en dessous, lorsque le niveau avait été déprimé dans les récipients établis au dessus. Le même effet se produisait dans le puisard civil et il s'y produit encore maintenant d'une manière plus prononcée. Dans son rapport du 25 mars 1858, au sujet de la demande en déclaration d'utilité publique, et en création de perimètre de protection, le commandant du génie militaire (M. Rémond) annonce que l'on a conservé seulement deux

des tubes indiqués. Lebrun en mentionne trois, mais il fait remarquer que deux seulement débouchent dans le puisard. D'après des expériences faites en 1859, pour le dégorgement des sources, les employés du génie représentent les tubes comme descendant à 15 ou 14 mètres en contre-bas du radier et comme construits, l'un en cuivre jaune ou en bronze (celui de la source n° 2) , l'autre en cuivre rouge (source n° 1). D'après leurs indications, les deux tubes seraient en mauvais état. Nous n'avons pas assisté aux expé-

riences, nous ne pouvons donc pas en discuter la valeur. NOus ferons seulement remarquer que Lebrun lui-même re-

nouRBoNNE-LEs-taius.

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présente le cuivre comme résistant mal, et qu'il annonce qu'on n'a trouvé à la partie supérieure des tubes en plomb, que des restes de robinets en cuivre. Nous devons ajouter toutefois que Devaraigne, dans son procès-verbal du 16 mars 1785 (p. 13), indique que le cuivre se conserve également

bien comme le plomb ; mais nous pensons que cette dernière opinion n'est pas exacte, puisque la plaque de cuivre que nous avons mentionnée précédemment comme ayant été trouvée en 1846, sous l'une des colonnes du péristyle de la Fontaine-Chaude, est fortement altérée, quoiqu'elle ait séjourné seulement pendant 81 ans, au voisinage de l'eau thermale, sous la maçonnerie. C'est dans le puisard que se trouve la machine d'épuisement pour le service balnéaire. Un devis, daté du 5o janvier 1784, indique que l'on avait eu l'intention d'y établir, dès cette époque, une pompe qui aurait été mise en jeu par un homme, mais l'ingénieur en chef Lebrun annonce avoir

installé une corde à nuds qui était encore employée en 18o8, époque où il a écrit son mémoire. Les pompes actuellement en usage ont été faites seulement en 1859. Elles ont été primitivement mises en jeu par des hommes ; mais depuis un assez grand nombre d'années, on leur a adapté un manége à deux chevaux. Nous en donnerons une description sommaire en traitant des jaugeages de i 859. A l'hôpital militaire, la saison thermale commence le 15 mai et finit le 15 septembre. On y reçoit deux séries de malades dont la première arrive au moment de l'ouverture, et part le 15 juillet, époque où l'autre entre, pour partir le 15 septembre. Pendant la saison, la consommation journalière d'eau minérale est à peu près constante. Le nombre to-

tal des malades est de 800 à goo par année. On donne chaque jour environ 450 bains ou douches. Pendant les autres mois de l'année, il n'y a absolument aucun malade et aucun servant dans l'établissement.