Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 212]

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ÉTAT PRISENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

Peut être aussi étroits avec le inode de soudure qu'avec la nature intrinsèque du fer. Qualité définitive des rails gallois, marques ordinaires. Quoi qu'il en soit, les rails ordinaires de Galles bien fabriqués ont une cassure assez homogène, cassure à gros grains, attestant la nature phosphoreuse et peut-être siliceuse du

métal. Ce n'est point là le grain fin, aciéreux, qu'on recherche souvent sur le continent, au moins dans la tête du

rail, et cependant 'le premier comme le second est un signe de rigidité et de dureté qui satisfait les consommateurs. Différences entre les rails ordinaires et les rails supérieurs. Quant à la résistance à froid, il faut bien admettre, en définitive, qu'elle est moindre dans ces rails que dans ceux qu'on obtient de fers plus purs et même travaillés : autrement on ne s'expliquerait pas le choix de fontes, les hautes proportions de ballages et les autres soins qu'on apporte à la fabrication des rails des Indes, par exemple. Obser-

vons d'ailleurs que, même en ce cas, les fontes sont toujours plus ou moins phosphoreuses, c'est-à-dire susceptibles de donner des fers assez soudants, même après ballage, pour amoindrir les inconvénients du procédé à l'égard de la soudure. Procédé gallois impropre aux fers d'un soudage difficile. Si l'on applique au contraire cette méthode à des fers d'une autre nature, à des fers moins tendres au feu, c'est-àdire moins soudants, on pourra par des ballages en proportion convenable, disposés de la manière la plus favorable à un bon laminage, obtenir des rails d'un extérieur net et dépourvu de criques. Mais malgré les paquetages à grandes dimensions, malgré l'emploi des bloomings et de la double chaude, les défauts de soudure sont inévitables. Ils seront parfois dissimulés sous une apparence des plus satisfaisantes; mais qu'à l'emploi, l'altération débute une fois sur un point du rail et on la verra promptement grandir par

EN ANGLETERRE.

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exfoliation, c'est-à-dire par disjonction des lames qui en composent l'enveloppe. Ce sont là Application du procédé gallois en France. des inconvénients du procédé qu'a particulièrement fait res-

sortir son application dans nos forges ; les fontes y sont effectivement, même là où les hauts fourneaux reçoivent des scories de forge, moins phosphoreuses qu'en Angleterre. Aussi, dernier fait à l'appui de ces aperçus, est-ce à l'emploi de matières premières de cette nature que plusieurs de nos usines doivent les succès qu'elles ont obtenus avec le procédé en question. En ne dépassant pas certaines proportions de minerais phosphoreux, dans leurs mélanges avec les minerais de bonne qualité, on a amélioré la soudure sans trop compromettre la ténacité à froid. Fabrication des rails tout à fait inférieurs, dits rails américains.

Ce genre de fabrication paraît s'être beaucoup répandu dans le pays de Galles, surtout depuis une dizaine d'années (1). Composition des paquets.

Le paquet fig. ii se rapporte à cette sorte de produits ; il est tout en fer brut. Les couvertes, figurées par des hachures, proviennent de fonte mazée ; l'intérieur, de fonte blanche brute, à 4o ou 50 p. 100 de scories. Ces trousses sont soumises à un travail à double chaude, comme dans les cas précédents. Traits principaux de la fabrication. Les traits princi-

paux de cette fabrication sont les suivants : le maître de forges vise à l'extrême réduction du coût des matières premières. Tant que le fer brut demeure capable de supporter le réchauffage et le laminage pour rails, on accroît la dose (i) Observons que déjà une certaine réaction a commencé contre ces produits de qualité inférieure; les Américains semblent en être lassés. Depuis deux ou trois ans, on fabrique davantage en Amérique et on y importe moins d'Angleterre.