Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 152]

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AU FOUR A RÉVERBÈRE:.

FUSION DE L'ACIER

ture, et surtout lorsque l'on forme les balles. Sans une clôture hermétique da clapet, l'acier se décarbure sous l'influence du courant d'air , et une partie des balles se transforme en fer. Dans les usines où l'on a des fours spécialement disposés pour la fabrication de l'acier puddlé, cet inconvénient est complétement évité et les puddleurs fabriquent régulièrement de l'acier au degré de carburation convenable. S Vat.

Série desqi de Melon au four à réverbère.

La voûte du four avait été reconstruite à neuf, d'après les dimensions que nous avons indiquées précédemment; elle était plus élevée que l'ancienne d'environ o,io audessus du grand autel et du trou de coulée. Deux autels à courant d'air avaient remplacé les autels pleins. La sole avait la même surface et les mêmes profils que la précédente; elle était refaite à neuf en briques posées de champ. Les anciennes portes du four fermées par d,es obturateurs en briques frettés de fer avaient été remplacées par des portes à coulisse en fonte, garnies intérieurement de briques réfractaires et semblables à celles des fours à puddler et à

réchauffer. Pour éviter les projections et crachements du jet d'acier au moment de la percée, on avait adapté au trou de coulée une gouttière de fer, garnie intérieurement d'un mélange d'argile et de poussier de charbon de bois. Désirant obtenir des lingots maniables et faciles à forger ou laminer, nous avions fait couler deux lingotières de section carrée avec angles abattus, pouvant contenir chacune oo à 225kil. d'acier, et quatre lingotières de même forme, Mais plus petites, et pouvant contenir chacune 100 kil. d'acier environ. Les dimensions de ces lingotières étaient les suivantes -

283 HL

Hauteur Côté du carré de la section. Hauteur Lingotières de loo kil. Cote du carré de la section .

,5

Lingotières de noo kil.

.

.

6,17 o,85

o, 5

Le biseau sur les angles avait 0',02.0 de largenr. Le four fut allumé le 4 février, à dix heures du soir, et chauffé à feu très-doux jusqu'au 5 à midi, pour ne pas faire éclater les briques, en élevant trop brusquement la température. A partir du 5 à midi, on poussa le feu progressivement, jusqu'au 6 à quatre heures du matin, moment où le four était blanc éblouissant depuis plusieurs heures. Néanmoins, on avait chauffé à tirage naturel sans donner de vent.

Ce fut probablement une faute, parce que la température ne fut pas portée à un point suffisant pour ramollir les briques de la sole et les souder entre elles, au moins superficiellement.

A quatre heures et demie (6 février), on chargea dans le four 400 kil, environ de laitier provenant des hauts fourneaux de Couvin (Belgique), en morceaux choisis. Ce lai-

tier, bien vitrifié, d'un vert clair transparent, paraît trèspur et offre tous les caractères d'un laitier de bonne allure au charbon de bois. Il fondit facilement et devint parfaitement liquide. Le bain paraissait encore plus fluide que le verre à bouteilles employé dans les fusions précédentes. On le brassa plusieurs fois pour en porter toutes les parties à la même température. L'acier fut chargé à neuf heures du matin. La charge se composait de 352 kil. d'acier puddlé de fonte d'Ivoy, en bouts de barres de O',15 environ de longueur, et de moo kil, 'du même acier coupé en petits morceaux à la cisaille. La

plupart des bouts de barre renfermaient des parties ferreuses, quoiqu'on eût choisi le meilleur parmi tout le lot. De

peur d'oxyder cet acier et de le rendre ainsi encore moins fusible, on ne lui fit pas subir d'échauffement préalable

dans les cornues. Il fut donc chargé froid, les bouts de