Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 151]

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FUSION DE L'ACIER

AU FOUR A RÉVERBÈRE.

sans aucune addition. Cet acier, qui avait été étiré en

des produits. Quant à la fonte non mazée, dont l'emploi nous était proposé par M. Sabatier, nous la rejetâmes, sachant par expérience que les mélanges de fer et de fonte ne donnent que des aciers aigres et cassants, à moins que la fonte n'ait été préalablement soumise à un mazéage très-

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barres ébauchées, offrait un grain fin, et paraissait suffisamment carburé. La fusion s'opéra régulièrement en 4h, 5.

On obtint trois lingots réguliers, coulés dans des lingotières simples. Deux des lingotières ayant été trop remplies,

avancé.

on perdit un peu d'acier, et les lingots arrêtés dans leur retrait se gercèrent en travers à quelques centimètres du haut. Un des lingots fut étiré au pilon. Il se comporta fort bien et donna une barre offrant un beau grain d'acier doux, qui résista aux épreuves de la petite forge. On put en souder un morceau sur lui-même, sans employer de borax. Ces essais nous encouragèrent à tenter la fusion au four

à réverbère des aciers puddlés qui avaient été préparés pour cet objet. Malheureusement, la masse de ces aciers était beaucoup moins bien réussie comme fabrication que les barres d'échantillon qui avaient été fondues au creuset. On avait préparé deux lots d'acier, de 4.000 kil, chacun

environ. L'un avait été fabriqué avec des fontes d'Ivoy (Berri), l'autre avec des fontes cl' Ystalifera (pays de Galles),

produites à l'anthracite. C'est à peine si, sur chacun de ces deux lots, on trouva 2 ou Soo kil, d'acier méritant ce nom, outre celui qui avait été déjà prélevé pour la fusion au ci-euset. On fit en outre deux lots de seconde qualité, de 7 à. 800 kil. chacun, comprenant des barres formées d'un mélange d'acier et de fer à grain, en zones distinctes. Tout le reste ne se composait que de fer à grains un peu aciéreux, contenant même çà et là dés traces de nerf. MM. Sabatier

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Il n'y aurait eu qu'un moyen de carburer davantage nos aciers, sans y ajouter de substances nuisibles : ç'aurait été d'y ajouter du charbon en poudre, comme nous l'avions fait dans les creusets. Mais, d'une part, nous avions remarqué que l'addition de charbon dans ces creusets neavait donné qu'un acier guère plus carburé que celui qui avait été fondu seul ; d'un autre côté, il n'était pas possible de mettre le charbon à même avec l'acier dans le bain de laitier, parce que le charbon aurait immédiatement surnagé, sans exercer aucune action sur l'acier tombé au fond du bain.

En présence de toutes ces difficultés, nous nous décidâmes à essayer de fondre l'acier puddlé dont nous disposions, tel quel et sans addition. Nous ne nous dissimulions pas les chances de mauvais succès que nous courions, mais aussi nous considérions que, si nous parvenions à fondre une pareille substance, nous aurions résolu un problème si difficile, que la fusion du fer à grain serait désormais abordable par notre procédé. Avant de commencer le récit de ces essais de fusion en

et Fis s'accordèrent à déclarer que ces aciers, y compris ceux des deux premiers lots, ne leur paraissaient pas sus-

grand, nous ferons remarquer que si l'acier puddlé mis à notre disposition n'était pas bien réussi, cela ne tenait ni à la nature des fontes employées, ni même à l'inhabileté des puddleurs, déshabitués depuis longtemps de ce genre de

ceptibles d'être fondus en marche régulière et industrielle

travail. Cela provenait de la diposi Lion des fours à puddler,

même avec les meilleurs creusets, sans addition de matières plus carburées. Nous ne disposions pas de matières de cette nature, sauf les vieilles limes, auxquelles nous ne voulions plus recourir, à cause de la mauvaise qualité

qui aboutissent à des cheminées communes, et sont dépourvus de clapets fermant hermétiquement. Pour bien fa-. briquer l'acier puddlé, il faut pouvoir complétement arrêter le courant d'air dans le four pendant que l'acier prend na-