Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 16]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

26

Anomalie

dans la vallée d'Entremont.

27

ORDRE STRATIGRAPHIQUE

ET CARACTÈRES PALÉONTOLOGIQUES

garantir de toute méprise à cet égard en cherchant un endroit où la jonction des deux terrains soit parfaitement à découvert. En général il suffit de suivre pendant quelque temps leur ligne séparative pour arriver sur des points où leurs véritables relations géologiques se montrent avec un grand degré d'évidence. Lorsqu'on a reconnu d'une manière certaine que tel groupe de couches repose bien sur un autre, il reste à examiner s'il n'y a pas eu un renversement ou un plissement. Cette dernière étude est toujours susceptible de donner des résultats positifs. Les grands accidents stratigraphiques quand ils existent sont apparents et on ne manque jamais de les apercevoir en suivant les couches sur une étendue suffisante; on peut donc les décrire avec précision et prouver leur réalité par des considérations indépendantes des fossiles. Si on n'en découvre aucun vestige ou même, ce qui arrive souvent, si la supposition de leur existence est contredite par un examen

département de l'Isère. La carte géologique jointe à ce mémoire indique du reste sa situation avec toute la précision désirable. Comme la vallée d'Entremont a déjà été étudiée par MM. Favre et Lory, nous croyons indispensable d'analyser les observations de ces deux savants (i) avant de faire connaître les nôtres ; car un des moyens les plus sûrs de découvrir la vérité en géologie, lorsqu'on ne peut soi-même vérifier les faits, est la comparaison attentive des diverses descriptions qui ont été données de la même localité. M. Favre, après quelques détails sur l'aspect physique des lieux, leur assigne la constitution géologique suivante. La chaîne des montagnes située à l'ouest serait composée, sur le revers qui regarde le vallon de Corbel, de couches jurassiques auxquelles succéderaient, d'abord des marnes néocorniennes, puis le cal-

approfondi des lieux, il est légitime de les rejeter comme des chimères. Le mémoire de M. Élie de Beaumont sur Petit-Coeur peut être considéré comme un exemple, et en même temps comme un modèle, de la méthode que nous venons d'indiquer. La nouvelle anomalie paléontologique que nous nous

caire à rudistes ou néocomien supérieur; ce dernier régnerait sur le flanc droit de la vallée d'Entremont. A l'est, il y aurait exactement la même succession de couches. Le terrain jurassique occuperait la partie la

proposons de décrire appartient au terrain crétacé. Il

plus basse de la vallée et une grande partie de son versant gauche. Après viendrait le néocomien inférieur, enfin le calcaire à rudistes dont est formée la partie la plus élevée de la chaîne du Granier (2). C'est dans l'intérieur et sur le flanc droit de la vallée ainsi constituée

s'agit de couches à fossiles de la craie blanche qui, dans

que se trouverait le terrain crétacé proprement dit.

la vallée d'Entremont, sont positivement intercalées entre d'autres à faune néocomienne. Ce terrain, dont l'ensemble constitue l'étage le plus élevé de la craie des Alpes, se montre au nord-est des montagnes de la Grande-Chartreuse, un peu au delà des frontières du même conclu qu'il n'était pas possible de faire de bonnes observations stratigraphiques dans les Alpes.

Ces observations ont été faites à peu près en même temps

et publiées à la même époque. Voyez, pour le mémoire de M. Favre, les Archives des sciences physiques, etc. , tome 19 page 265, et pour celui de M. Lory, le Bulletin de la Société géologique, 20 série, tome 9, page 266 et le Bulletin de la Société de statistique de l' Isère, 2' série, tome II, page 5Li. Voyez la coupe, PI. II , fig. I. Cette coupe et les autres jusqu'au n° IV ont été extraites des mémoires de MM. Favre et Lory.

'

Observations

de M. Favre.