Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 214]

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DES DIVERSES VARIÉTÉS DE HOUILLE

les mines à grisou. Des couches qui en dégageaient des

quantités considérables, au moment où l'on a commencé l'exploitation, cessent d'en fournir quand le char-

Conclusion.

bon a été bien découpé. Il s'est produit une espèce de drainage qui a facilité le départ de l'hydrogène carboné. Ce phénomène doit probablement accompagner un changement de nature du charbon. 90 Le bassin de la Chapelle-sous-Dun contient les houilles les plus gazeuses (plus de 5o p. 100 de matières volatiles); ce sont aussi les plus inflammables, et le menu ne peut être conservé en tas que très-peu de temps. La grande couche se compose de deux bancs et dans tous les puits, à l'exception d'un seul où il y a à peu près égalité, le banc supérieur a moins de matières volatiles que le banc inférieur. Il existe un point (no 12) où cette bouille, si chargée de gaz, est complètement anthraciteuse et n'a plus que 0,125 de matières volatiles, mais il faut attribuer ce fait à l'action du porphyre, qui a soulevé le lambeau houiller de Chassigny. On a fait bien des hypothèses pour expliquer la formation de la houille et en déduire les causes des diverses proportions de matières bitumineuses qui y sont contenues. Il est facile de reconnaître que les circonstances qui ont accompagné le dépôt houiller ont influé sur la nature générale de la houille formée; des acci-

dents locaux en ont ensuite modifié plus ou moins profondément la composition. Dans le bassin du canal

du Centre, il existe trois exemples bien tranchés de changements rapides de nature, aux deux extrémités

DO DÉPARTEMENT DE SAÔNEETLOIRE.

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elle a été brusquement déviée de sa direction, soit par la montagne des Boulets, par la combe du Néflier et par le cap granitique de Salons. Un tel changement de direction n'a-t-il pas pu, en étendant ou comprimant une matière encore visqueuse et molle, amener le départ d'une partie des matières bitumineuses ? D'autres

révolutions, au contraire, survenues beaucoup plus tard, quand la houille durcie était déjà recouverte par d'autres terrains, n'ont eu d'autres résultats que de briser la couche dont les fragments sont restés identiques les uns aux autres; ainsi la faille du pied droit, la selle de Blanzy, la faille de Longpendn, due probablement au système de la Côte-d'Or, ont créé des difficultés à l'exploitation sans modifier la qualité. En un mot, les accidents contemporains, ou à peu près, de la formation houillère ont pu produire des étranglements, des renflements

,

des changements de direction qui

correspondent à des variations de qualité de combustible; les accidents postérieurs ont produit les failles et laissé la qualité intacte. Les changements de nature de charbon moins considérables doivent être attribués à des perturbations contemporaines moins puissantes et qu'une étude minutieuse peut seule déceler. A Épiflac, les resserrements qui classent en trois catégories voisines, mais distinctes les combustibles extraits de la mine, sont très-nets.

L'hypothèse précédente me paraît rendre un compte suffisant des faits observés dans les bassins houillers du canal du Centre et d'Autun ; mais elle ne s'appli-

de la couche du Creuzot et au puits de Magny, à l'ouest des travaux actuels de Blanzy. Dans ces trois cas par-

querait pas sans doute à tous les cas. Il y a dans chaque circonstance une cause locale à étudier, et toute théorie trop générale serait forcément incom-

ticuliers, il n'y a pas interruption de la couche, mais

plète et erronée. A la Chapelle-sous-Dun, une action