Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 321]

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PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE. it

Scories.

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604 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE

avantage à les reprendre, à moins d'opérer sur les

tion. Les litharges, alors sans emploi, étaient sans doute révivifiées , et ce dernier cas est probable, car

lieux mêmes; mais les dépenses préalables nécessitées

la loi de Massa rappelle plusieurs fois le plomb, et je n'ai jamais découvert de litharges au milieu des anciens tas de scories qui datent de cette époque. Ces scories se rencontrent en une foule d'endroits, entre autres à l'Accesa la Marsigliana et l'Arialla qui

était la fonderie publique. A l'Accesa et la Marsigliana, la quantité existante n'est guère que de 1.5oo à 2. 000 tonnes ; mais à l'Arialla, il y a4 à 5.000 tonnes apparentes, et, sous les champs voisins, une vingtaine

de mille tonnes au moins, c'est-à-dire un dépôt de on',4o à om,5o de hauteur, disséminé sous le sol à une profondeur variable entre i mètre et im,5o sur plusieurs hectares d étendue. Quelquefois deux dépôts successifs sont séparés par une couche de sable d'alluvion ou de

terre végétale, comme si deux époques de fusion avaient dû se succéder à des intervalles très-éloignés. Généralement les scories indiquent partout une trèsbonne allure. Celles de cuivre sont seulement quelquefois semées d'efflorescences verdâtres, mais ne ren-

ferment guère que ià 2 p. ioo de cuivre et souvent des traces seulement de ce métal. La quantité de plomb

contenue est de 2 à 2 1/2 p. 100; fer, 28 à 5o p. oo ; silice, 35 à 4o p. Io°. Le reste en chaux, alumine et magnésie. La composition, on le voit, est à peu près la même que celle des scories étrusques du Campigliais. Les scories massetanes ont du reste les mêmes apparences et présentent les mêmes propriétés physiques.

Comme les scories étrusques, elles sont toutes trèspeu riches en argent ; elles en contiennent seulement de 3o à 5o grammes à la tonne, quelquefois, mais ra-

rement, jusqu'à Io° grammes, et il n'y aurait pas

en pareille circonstance empêcheront toujours une opération de ce genre, qui ne pourrait s'exécuter avec

quelque profit que dans le cas où toutes les scories seraient concentrées, comme celles des Étrusques à la Fucinaja et la Gherardesca, sur un seul et même point facilement accessible.

Les fonderies de Massa étaient disséminées de manière à desservir un certain ensemble minier. Il y avait aussi des sociétés de mines qui avaient leur fonderie propre, et enfin il existait, comme on l'a vu, une fonderie publique à l'Arialla , où chacun sans doute pouvait venir faire traiter son minerai à façon. Cette fonderie était située presqu'aux portes de Massa, et l'on avait pris des précautions pour la mettre à l'abri d'un coup de main en ces temps de luttes si vives. A l'Accesa , le voisinage du lac avait sans doute été choisi pour la préparation mécanique. Peut-être aussi employait-on l'eau à faire mouvoir des trompes ou des roues hydrauliques conduisant des soufflets, comme

à l'usine de la 1Vlarsigliana et à celle établie sur le ruisseau de Noni , voisin de l'Accesa. A Noni , l'on a retrouvé, comme à la Marsigliana, les traces du canal d'arrivée et de fuite des eaux. Quoi qu'il en soit, tous ces établissements devaient être construits avec la plus grande simplicité possible ; car c'est à peine si l'on peut retrouver quelques ruines. Il est vrai que les pays dont je parle ont été depuis bien souvent dévastés. 11 est curieux que les ruines de toutes les fonderies toscanes se retrouvent soit au moyen âge, soit chez les

Étrusques, au bord des cours d'eau, plutôt que vers les forêts, comme dans d'autres localités. On s'était décidé en Toscane au choix de semblables emplaceTOME XIV, 1858.

Fonderies.