Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 249]

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MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

ROCHES TRAPPEEN NES.

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d'eau et des cellules. Elle augmente à mesure que la proportion d'eau diminue ; c'est au moins ce qui a lieu pour les quatre premiers échantillons qui appartiennent à un même banc. Elle diminue, au contraire, quand le nombre des cellules augmente ; elle peut même se réduire à moitié lorsque la pépérite est très-celluleuse comme celle qui est à la salebande du basalte. La pépérite devenue celluleuse a pris une couleur brune ou noirâtre, et un éclat un peu résineux; elle paraît être formée par une variété de palagonite. L'eau se trouve en proportion très-variable dans la pépérite ; cette proportion doit dépendre, en effet, de la quantité de palagonite et de zéolithes qu'il y a dans la roche métamorphique. On voit, du reste, qu'elle peut être plus petite dans la pépérite celluleuse que dans la pépérite normale.

roche peut en perdre une très-forte proportion. L'action de la roche trappéenne a d'ailleurs été très-éner-

Le calcaire diminue dans la pépérite celluleuse à mesure qu'on se rapproche du basalte ; et même dès que les cellules deviennent bien visibles, il n'en reste plus du tout. 11 y a cependant de la chaux carbonatée, même dans la pépérite la plus celluleuse ; mais sa proportion est variable et elle atteint au plus quelques centièmes. Cette chaux carbonatée tapisse d'ailleurs les cellules ;

quartz résinite. Au contact du basalte où l'action était plus énergique, la pépérite est devenue plus lithoïde , plus dure et surtout plus celluleuse. Ses cellules renferment aussi plus d'arragonite et de zéolithes. Tous les caractères de la pépérite métamorphique indiquent bien

elle est cristalline et généralement à l'état d'arragonite. Le calcaire décomposé par le basalte peut s'élever au tiers du poids de la pépérite. Cette circonstance explique donc très-bien la destruction des strates et le développement de la structure celluleuse dans la pépérite métamorphique. On a déjà vu précédemment qu'une roche contenant

du calcaire perd souvent de son acide carbonique au contact de roches trappéennes (p. 46, 461). Mais le gisement de Gergovia nous apprend de plus que cette

gique, comme le démontre le développement de la structure celluleuse dans la roche calcaire métamorphosée.

Il est facile de se rendre compte du métamorphisme qui a été subi par la pépérite calcaire de Gergovia. Au voi-

sinage du filon de basalte, son carbonate de chaux a été décomposé, et l'acide carbonique se dégageant avec la vapeur d'eau a nécessairement produit la structure celluleuse. En même temps, de l'eau chaude tenant en dissolution différentes substances, a réagi sur les sédiments volcaniques de la pép érite ; et, comme l'a fait voir M. Bun-

sen, elle les a plus ou moins métamorphosés en palagonite. De plus, de la chaux carbonatée, de l'arragonite et des zéolithes ont tapissé les cellules. Postérieurement il s'est encore formé des veines de calcaire siliceux et de

l'intervention dela chaleur et même une sorte de fusion ; mais M. G. Bischof a reconnu que le carbonate de chaux, mélangé à la silice, peut perdre son acide carbonique à la

température de l'eau bouillante. En outre, la pépérite celluleuse contenant toujours de l'eau, et même jusqu'à 15 p. 100 lorsqu'elle est au contact du basalte, il est bien visible que l'eau a joué le rôle le plus important dans le métamorphisme. Elle a pénétré la roche qu'elle a rendue pâteuse, et par son intervention il s'est formé des hydrosilicates qui se sont durcis à la manière des mortiers. Par conséquent, la pépérite n'a pas éprouvé une fusion ignée, mais bien une fusion aqueuse. Le métamorphisme de Gergovia montre comment