Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 37]

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SUR LES TORRENTS DES ALPES.

ÉTUDES

de queltement au-dessous du point o sur une longueur ques centaines de mètres. Les terres environnantes

les étaient les seules exposées. Afin de se défendre, du lit propriétaires riverains ont resserré cette partie pierres à suret l'ont revêtue d'un radier ou pavé en face bien dressée. Ce travail a été couronné d' un succès et la larassez complet. En diminuant les frottements geur de la section , on a facilité l'écoulement des matières de transport en aval, mais le mal n'a été que déplacé. Si les ravages commencent moins haut, ils s'étendent plus bas, et comme la valeur des terres et le nombre des habitations riveraines augmentent en descendant , il en résulte qu'au point de vue de l'intérêt général la situation est devenue pire. La cause du mal étant connue, il est évident qu'on la supprimerait en empêchant que les eaux pluviales ravins ao et bo où ne restent encaissées dans le sein des

se forment les agglomérations caillouteuses, et pour

cela

il suffirait de les faire divaguer dans une partie de l'espace intermédiaire aob. Cela n'entraînerait aucun inconvénient parce que, sauf quelques ares de vignes d'un faible rapport, cet espace est entièrement nu ou occupé par des bois taillis en mauvais état et presque

acquérir à sans valeur. Les intéressés pourraient donc peu de frais une portion de ce terrain dans le voisinage du point o. Il leur serait ensuite facile d'y rejeter le torrent. A cet effet deux barrages principaux construits avec de gros blocs de pierre seraient établis à peu près aux points x et y. Immédiatement en amont de ces

barrages, l'une des berges du ravin serait échancrée

pussent et l'autre exhaussée de manière que les eaux ne Là, se répandre que dans l'intérieur de l'angle xoy. disséminées sur un espace en partie boisé et subdivisées gros par les inégalités de sa surface, par la rencontre de

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blocs et par d'autres obstacles que l'on multiplierait à dessein, elles abandonneraient tous les cailloux entraînés de plus haut et seraient impuissantes à produire de nouveaux affouillements. Rentrées dans leur lit aux environs du point o, elles suivraient leur cours ordinaire sans qu'aucun débordement ne fût à craindre, la cause des encombrements ayant été radicalement détruite. D'après les études faites sur les lieux, la quantité de

terrain à acheter serait d'environ 5 hectares dont la valeur ne surpasserait pas 2.600 francs. En y ajoutant 2oo francs pour les barrages insubmersibles et les autres obstacles propres à diviser les eaux, on aurait pour les frais la somme totale de .800 francs. On peut estimer à 55. 000 ou 4o. 000 francs au moins

la plus-value qu'acquerraient les terres et les habitations riveraines lorsqu'elles seraient délivrées des dangers que le torrent leur fait courir. L'opération serait donc très-avantageuse. Le Bresson est un des torrents les plus redoutables du département de l'Isère par l'étendue et la violence de ses ravages. On le rencontre tout près du bourg du Touvet, à 5 myriamètres environ nord-est de Grenoble. La grande route de Grenoble à Chambéry est coupée à niveau par son lit de déjection et éprouve chaque année des avaries considérables ; souvent le passage est interrompu. Malgré la grande étendue du terrain abandonné aux divagations des eaux torrentielles, celles-ci font des irruptions assez fréquentes sur les propriétés cultivées; on cite particulièrement celles qui ont eu lieu en 1816, 1855 et 1845. En 1816 , près de 5o hectares de bon terrain furent recouverts de cailloux et rendus pour longtemps stériles.

Le bassin de réception de ce torrent, fig. A et 5, appartient au troisième type. Sa partie escarpée est

Application

au Bresson.